Le 28 janvier 2024
Malgré un certain académisme de la mise en scène et une photographie trop marquée, Captives est un vrai film de femmes porté par des actrices exceptionnelles.
- Réalisateur : Arnaud des Pallières
- Acteurs : Carole Bouquet, Josiane Balasko, Marina Foïs, Yolande Moreau, Elina Löwensohn, Mélanie Thierry, Dominique Frot, Miss Ming, Solène Rigot, Lucie Zhang
- Genre : Drame, Thriller, Historique, Drame historique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 25 septembre 2024 22:58
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Date de sortie : 24 janvier 2024
- Festival : Festival de Deauville 2023
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Résumé : Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ? Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune. Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme…
Critique : L’image est arrêtée sur les mains gantées d’une femme, Fanni, à l’intérieur d’une calèche qui l’emmène dans les noirceurs d’une unité psychiatrique de la Salpétrière. C’est une bourgeoise manifestement qui va accepter de se dénuder totalement, de se soumettre à une fouille du corps forcenée et renonce au confort de son existence pour se plonger dans les abysses carcéraux d’un asile de fous. Captives reprend une idée de scénario déjà mille fois vue au cinéma, mais cette fois sur un pendant uniquement féminin. En effet, le récit s’installe dans le célèbre service de Charcot, où l’hystérie a été découverte et l’histoire du soin psychiatrique trouve entre autres ses origines. Les femmes abandonnées là sont victimes de maltraitance, de règles inhumaines, quand elles ne sont pas abusivement enfermées pour des questions d’héritage ou de mari volage. On pense évidemment à Camille Claudel qu’Adjani ou Binoche ont magnifiquement interprétée et qui a passé près de trente ans de sa vie en clinique psychiatrique.
- Copyright Cécile Burban / Prélude
Arnaud des Pallières est surtout connu pour ses documentaires au cinéma, et sa fiction Orphelines (2017). Il revient avec un drame romanesque qui met à l’honneur des comédiennes absolument formidables, en les personnes de Josiane Balasko, Carole Bouquet, Yolande Moreau, Marina Foïs et surtout Mélanie Thierry. Les actrices s’engagent dans cette fiction volontairement excessive où elles mettent en scène autant leur détresse que leur cruauté. Jouer la folie ou la méchanceté constitue une véritable jubilation pour elles cinq : elles n’hésitent pas en rajouter dans les expressions de visages, les cris et les larmes. Le spectateur se laisse emporter avec une grande facilité dans cette histoire d’enfermement grâce au jeu convaincant de l’ensemble du casting. On aurait peut-être souhaité un peu plus de nuances pourtant dans les personnages, mettant dos à dos les infâmes surveillantes des maladies et les patientes à peine plus folles que celles qui les retiennent prisonnières. De même, le personnage de Fanni interprété par Mélanie Thierry aurait gagné à plus de nuances, notamment en jouant sur l’état psychologique de la jeune femme.
- Copyright Cécile Burban / Prélude
Demeure un vrai sujet d’interrogation dans le choix esthétique du film, à savoir l’étalonnage privilégié. En effet, s’il n’y a rien à dire sur les costumes, les coiffures, les maquillages et les décors, l’effet romantique et ancien est appuyé par une couleur jaunâtre, trop chargée, qui donne au récit une connotation passéiste et tragique supplémentaire. La mise en scène assez classique en fait des tonnes dans la dramaturgie au point parfois d’agacer le spectateur. Mais il faut reconnaître que le récit fonctionne bien. On se laisse prendre sans effort par cette histoire d’enfermement contraint qui démontre la nécessité encore d’actualité d’offrir un système de soins psychiatriques de qualité, moins tourné vers l’enfermement physique ou médicamenteux que la recherche de solutions d’inclusion durable. À cette nécessité s’ajoute un point de vue sur l’émancipation féminine naturellement bienvenue dans un film réalisé par un homme.
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