Le 16 février 2023
L’un des films les plus puissants de Tavernier, récit de guerre passionnant et réflexion pertinente sur le pouvoir et le libre arbitre.
- Réalisateur : Bertrand Tavernier
- Acteurs : Samuel Le Bihan, François Berléand, Claude Rich, Philippe Torreton, Frédéric Pierrot, Frédéric Diefenthal, Laurent Labasse, Bernard Le Coq, Philippe Lelièvre, François Levantal, Catherine Rich, Claude Brosset, Éric Savin, Patrick Pineau, Laurent Bateau, Daniel Langlet, André Falcon, David Brécourt, Olivier Loustau, Cécile Vassort, Christophe Vandevelde, Tonio Descanvelle, Maria Pitarresi, Laurent Schilling
- Genre : Historique, Film de guerre
- Nationalité : Français
- Distributeur : Bac Films, Tamasa Distribution
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 2h10mn
- Reprise: 15 février 2023
- Box-office : 581 549 entrées (France) / 146 936 (Paris-périphérie)
- Date de sortie : 16 octobre 1996
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– Sortie en version restaurée : 15 février 2023
Résumé : Les Balkans, septembre 1918. Alors que l’armistice est signé en France, seule l’armée d’Orient n’est pas démobilisée et reste en état de guerre. Casernés dans Bucarest, les soldats sèment le désordre, pillent et tuent. Norbert a la délicate mission de faire condamner les coupables, les hommes du capitaine Conan, son ami à qui l’on doit, sous le commandement de Franchet d’Esperrey, la prise du mont Sokol. Malgré la fureur de Conan, qui défend ses soldats envers et contre tout, Norbert fera son devoir.
Critique : Après La vie et rien d’autre, Bertrand Tavernier et son scénariste Jean Cosmos se frottent à nouveau à un récit se situant après l’armistice de 1917. Il s’agit cette fois de l’adaptation d’un roman de Roger Vercel. On sait que Tavernier s’est toujours passionné pour l’Histoire et le pouvoir, depuis son évocation de la Régence dans Que la fête commence et son traitement d’une célèbre affaire judiciaire dans Le juge et l’assassin. Bien que richement documenté sur le matériau historique, Capitaine Conan échappe à la méticulosité d’une reconstitution académique, et s’offre de belles digressions narratives, tout en proposant une mise en scène magistrale. Le script est découpé en trois parties distinctes, depuis les derniers combats sur le front bulgare au projet militaire de repartir sur le front de l’Est, en passant par un épisode roumain où les hommes ne sont pas démobilisés mais accueillis dans un pays ami, l’inactivité et la lassitude poussant certains militaires du rang à des dérapages inacceptables.
- © Tamasa Distribution
Capitaine Conan est d’abord le portrait saisissant d’une amitié contrariée entre deux hommes que tout ou presque, semble séparer. Brut de décoffrage et impulsif, Conan (Philippe Torreton) se considère et agit avant tout comme un guerrier, n’hésitant pas à tuer l’ennemi avec ses tripes autant que ses armes. Ce qui ne l’empêche pas de pester contre la hiérarchie et de défendre le cas des déserteurs ou objecteurs de conscience. Posé, réfléchi et lettré, le lieutenant Norbert (Samuel Le Bihan) est avant tout soucieux d’intégrité et d’humanité. Chargé de mener l’enquête sur le cambriolage et l’agression de femmes dont sont soupçonnés Conan et plusieurs soldats, Norbert se voit confronté à un dilemme, tout comme les juges du tribunal militaire : faut-il condamner des héros qui ont commis un acte atroce envers des civils ? Faut-il excuser des criminels au prétexte qu’ils ont eu une attitude courageuse au combat ?
- © Tamasa Distribution
Les auteurs dénoncent aussi l’hypocrisie et le cynisme des officiers supérieurs, comme le général de Lauzier (Claude Rich) ou le commandant Bouvier (François Berléand), ancrés dans leurs certitudes et indifférents aux tourments de la chair à canon. Loin du didactisme du film à thèse, Tavernier offre un point de vue nuancé, bien qu’implicitement antimilitariste, et donne un souffle quasi shakespearien à son récit. Et ce dans le cadre d’une réalisation sans failles, qui propose de surcroît des scènes de combat de guerre qui sont parmi les plus réussies du cinéma. Et Capitaine Conan aurait bien sa place dans une anthologie des films sur la Première Guerre mondiale, quelque part entre À l’ouest rien de nouveau et 1917. Le film obtint plusieurs récompenses dont le Prix Méliès et deux César : meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Philippe Torreton.
- © Tamasa Distribution
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