Le 11 mai 2016
- Réalisateurs : Woody Allen - Cristi Puiu
- Festival : Festival de Cannes 2016
Le 69e Festival de Cannes s’est ouvert sur la projection hors compétition de Café Society, le nouveau Woody Allen. Nettement moins mineure qu’escompté, cette nouvelle comédie sur fond d’amours impossibles est effarante de maîtrise. Digne, sans doute, de l’âge d’or hollywoodien.
Le 69e Festival de Cannes s’est ouvert sur la projection hors compétition de Café Society, le nouveau Woody Allen. Nettement moins mineure qu’escompté, cette nouvelle comédie sur fond d’amours impossibles est effarante de maîtrise. Digne, sans doute, de l’âge d’or hollywoodien.
La rencontre entre Woody Allen et Kristen Stewart semblait sur le papier surtout prometteuse pour sa dimension glamour. De quoi notamment combler les attentes côté tapis rouge et autre montée des marches. Pas que le réalisateur new-yorkais soit mauvais en soi évidemment, mais ses dernières réalisations avaient eu tendance à installer comme un train-train un peu vain chez les plus assidus. Lassitude d’autant plus prégnante à Cannes, où le cinéaste ouvre régulièrement la compétition. Or, sous ses faux airs sénescents, le bon vieux Woody démontre aujourd’hui qu’il est encore loin d’avoir tiré sa révérence. Mieux : lui resterait au contraire une verve toute fringante. Décors, mise en scène, scénario... Café Society n’a pas à rougir lorsque l’on songe à quelques-unes des plus brillantes comédies de Lubitsch et Wilder. La comparaison pourra sembler téléphonée, mais l’empressement du vétéran à donner de nouveau corps à ses vieilles mantras (Radio Days, Zelig) confine au génie. De quoi sérieusement remettre en question l’idée selon laquelle Allen n’entretenait plus qu’un rapport exclusivement fétichiste avec le cinéma.
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Copyright Gravier Productions, Inc. - Sabrina Lantos
Outre la projection au Grand Théâtre Lumière de Café Society, le nouveau Cristi Puiu, Sieranevada, a été projeté à la salle Debussy. Sélectionné en compétition officielle à l’instar de Baccalauréat, signé par son compatriote Cristian Mungiu, ce nouveau précis de Bucarest a été accueilli avec une relative frilosité par les festivaliers. Certainement parce que sa durée (près de 3 heures) et son systématisme en auront refroidi plus d’un. Pourtant, l’efficacité et l’habileté du dispositif de Puiu ne peuvent être ignorés. Tissé le plus souvent de longs plans séquences fixes hérissés de légères panoramiques tantôt à droite, tantôt à gauche, l’édifice tente de restituer un Bucarest tiraillé entre modernité et héritage. Les ballets incessants des protagonistes d’une famille réunie pour commémorer la mort du père sonnent comme la matérialisation d’un corps social fragmenté. Où le microcosme anarchique rejoint le macrocosme. La rigueur maladive de Cristi Puiu pourrait finir par étouffer le spectateur, et l’on imagine par moment que c’était là l’idée du cinéaste, mais l’humour des uns et des autres finit par l’emporter. Difficile pour l’heure de voir en Sieranevada un candidat potentiel pour la Palme d’or tant son manque d’exubérance risque d’horripiler. Il n’empêche que la construction très théorique de Puiu mérite que l’on s’y attarde. Chose que nous évoquerons demain dans une critique plus exhaustive. A noter que Rester Vertical, d’Alain Guiraudie, et Money Monster, de Jodie Foster, seront notamment au programme jeudi 12 mai.
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