Le 11 février 2017
- Réalisateurs : Abdellatif Kechiche - Michael Haneke - Sofia Coppola
- Festival : Festival de Cannes 2017
La 70e édition du Festival de Cannes aura lieu du 17 au 28 mai prochain, mais il est d’ores et déjà permis, en moins pour partie, de deviner quels seront les cinéastes retenus pour l’occasion. Tour d’horizon des possibles, en compétition et ailleurs…
L’on sait pour l’heure assez peu de choses du prochain rendez-vous cannois : Pierre Lescure restera certes Président du Festival pour sa 70e édition, Pedro Almodovar présidera le Jury de la compétition, et Werner Herzog s’y verra quant à lui décerné par la Société française des Réalisateurs de Films le Carrosse d’or 2017, un an après Aki Kaurismäki. Quelques rumeurs laissent aussi entendre que Thierry Frémaux, en grand fan de Bruce Springsteen, fera de la place pour le "Boss" au sein-même du Jury. Mais qu’en sera-t-il des films retenus en compétition et dans les sections parallèles ?
Les films étrangers
- https://www.flickr.com/photos/vipevents/9114388372
- Michael Haneke - by Franz Johann Morgenbesser/Michael Haneke-1798 / Flickr Creative Commons
Non content d’avoir déjà remporté la Palme d’or à deux reprises avec Le Ruban blanc (2009) et Amour (2012), l’Autrichien Michael Haneke pourrait remettre le couvert cette année avec son douzième film, cyniquement intitulé Happy End. Parmi les principaux acteurs de cet instantané d’une famille bourgeoise européenne : l’ubique Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz. Côté coréen, l’inépuisable Hong Sang-soo devrait revenir avec son film La Caméra de Claire, avec de nouveau Isabelle Huppert, cinq ans après le superbe In another country où l’actrice tenait déjà le premier rôle. L’on verrait bien d’autre part The Killing of a Sacred Deer, du Grec Yorgos Lanthimos, une histoire de sacrifice avec Colin Farrell - again - et Nicole Kidman. À noter que le cinéaste figurait en compétition en 2015 avec The Lobster.
- Le Fidèle, de Michael R. Roskam
Le réalisateur belge de Bullhead (2012) et Quand vient la nuit (2014), Michael R. Roskam, serait pour sa part un candidat idéal avec son film Le Fidèle, film policier avec Matthias Schoenaerts et Adèle Exarchopoulos. Très attendus également, les films, Hikari, de la Japonaise Naomi Kawase, Thelma, du Norvégien Joachim Trier (Oslo, 31 août, Back Home), Désamour, du Russe Andreï Zviaguintsev (Leviathan), In the Fade, avec Diane Kruger, de l’Allemand Fatih Akin, mais aussi Submergence, dernier rejeton de son compatriote Wim Wenders, avec dans les rôles-titres James McAvoy et Alivia Vikander.
Les films américains
- Song to Song, de Terrence Malick - Copyright Broad Green Pictures
Outre-Atlantique, nombreux seront les réalisateurs américains habitués de la Croisette à figurer aux abonnés absents. Manqueront ainsi à l’appel Steven Spielberg, Clint Eastwood et même Woody Allen – totem, ces dernières années du Festival. Terrence Malick, avec son drame musical Song to Song, semble pour sa part amené à s’insinuer dans la sélection officielle. Son long-métrage parle de sa propre ville, Austin (Texas), et se penche sur l’histoire moderne de deux couples entre séduction et trahison. L’occasion de croiser Ryan Gosling, Michael Fassbender ou encore Rooney Mara. Sofia Coppola, avec le film d’époque Les Proies, apparaît elle aussi taillée pour la compétition - l’Américaine retrouve d’ailleurs Kirsten Dunst (Virgin Suicides, 1999) aux côtés de Colin Farrell.
- Les Proies, de Sofia Coppola - Copyright Universal Pictures International France
Le cinéaste David Robert Mitchell, figure montante depuis It Follows, devrait quant à lui avoir terminé son film Under the silver lake, avec Andrew Garfield vent en poupe, et Dakota Johnson. Gageons qu’il retienne l’attention. Dans une moindre mesure, Andrew Haigh (45 ans) est susceptible de trouver sa place dans l’une des sections parallèles, avec Lean on Pete. Mais c’est surtout l’intriguant The Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson, avec Daniel Day-Lewis - déjà vu chez Anderson dans There will be blood – qui pourrait faire mouche. Peu de chance, par ailleurs, pour que le dernier Denis Villeneuve, Blade Runner 2049 et son cortège de fans, soit au goût corseté de la compétition. Pas une raison pour autant pour qu’il ne se glisse ailleurs dans la sélection officielle. Cinéaste clé de ces dernières éditions, Jeff Nichols ne présentera malheureusement pas, selon toute vraisemblance, son film Alien Nation, remake de Futur immédiat Los Angeles 1991 (Graham Baker, 1988). À savoir si le Mother !, de Darren Arronovsky, avec Jennifer Lawrence et Javier Bardem, sera retenu.
- Twin Peaks - Copyright ABC / Lynch/Frost Productions / Propaganda Films / Spelling Television
Enfin, à l’image des épisodes de série diffusés en avant-première dans le cadre de la sélection de la Mostra de Venise (The Young Pope en 2016), l’on peut imaginer/rêver la Croisette s’ouvrant à la sérialité en accueillant les premiers épisodes de la saison 3 de Twin Peaks, prévue pour le printemps prochain. D’autant que David Lynch (Palme d’or 1990 pour Sailor et Lula) n’est pas étranger aux bons usages sur le tapis rouge.
Mais aussi...
– Logan Lucky, de Steven Soderbergh ;
(...)
Les films français
Alors que quatre films français figuraient l’an passé en compétition (Ma Loute, de Bruno Dumont ; Mal de Pierres, de Nicole Garcia ; Personal Shopper, d’Olivier Assayas ; Rester Vertical, d’Alain Guiraudie), de nombreux prétendants tricolores pourraient cette année leur succéder. C’est le cas de : Jeannette, de l’incontournable Bruno Dumont, une comédie musicale retraçant les premières années de Jeanne d’Arc, Barbara, le biopic transcendantal de Matthieu Amalric sur la célèbre chanteuse éponyme, Les Fantômes d’Ismaël, d’Arnaud Desplechin dont la présence à Cannes remonte à la Quinzaine des Réalisateurs 2015 avec Trois souvenirs de ma jeunesse, ou Mektoub is Mektoub, précis d’adolescence eighties signé Abdellatif Kechiche, quatre ans après sa Palme d’or La Vie d’Adèle.
- Les Fantômes d’Ismaël, d’Arnaud Despleschin - Copyright Jean-Claude Lother / Why Not Productions
Pas improbable, aussi, de retrouver toutes sections confondues Michel Hazanavicius avec Le Redoutable, qui narre l’histoire passionnelle entre Jean-Luc Godard et Anne Wiazemsky, Image et parole, de Godard justement, Demain et tous les autres jours, de Noémie Lvovsky, ou encore Kings, de Deniz Gamze Ergüven (Mustang) avec Halle Berry et Daniel Craig. Enfin, l’autoportrait du groupe activiste Act Up sur fond nineties et trithérapies avec Adèle Haenel, 120 battements par minute, de Robin Campillo (Eastern Boys), n’est pas à exclure. Un premier aperçu alléchant…
Mais aussi…
– Madame Hyde, de Serge Bozon, avec entre autres l’immanquable Isabelle Huppert ;
– Marvin, d’Anne Fontaine, adaptation du roman "En finir avec Eddie Bellegueule" d’Edouard Louis, avec encore et toujours Isabelle Huppert ;
– La Villa, de Robert Guédignian, transposition libre de "La Cerisaie" d’Anton Tchekhov ;
– Nos années folles, d’André Téchiné ;
– Rodin, de Jacques Doillon ;
– L’atelier, de Laurent Cantet ;
– Les Gardiens, de Xavier Beauvois ;
– Visages, villages, d’Agnès Varda ;
– L’Amant d’un jour, de Philippe Garrel ;
– Fleuve noir, d’Erick Zonca.
Les films sans doute pas prêts à temps
- The Death and Life of John F. Donovan - Copyright Mars Films
Un certain nombre de longs-métrages a priori bien calibrés pour l’exercice cannois ne seront surement pas terminés dans les temps. C’est le cas d’Amant double, de François Ozon, d’Annette, de Léos Carax, de The House that Jack built, de Lars von Trier, de The Death and Life of John F. Donovan, de Xavier Dolan, et de D’après une histoire vraie, de Roman Polanski.
Film d’ouverture & séance de minuit
- Blade Runner 2049 - Copyright 2017 Sony Pictures Releasing GmbH
Si Blade Runner 2049 semble évidemment convenir au cahier des charges d’un film d’ouverture cannois (blockbuster d’auteur avec casting quatre étoiles, Ryan Gosling et Harrison Ford en tête), d’autres challengers doivent être pris au sérieux : Valérian et la Cité des mille planètes, de Luc Besson - pour le pire et peut-être pour le meilleur -, Dunkerque, de Christopher Nolan, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar, de Joachim Ronning et Espen Sandberg, La Momie, d’Alex Kurtzman ou encore Le Roi Arthur : La légende d’Excalibur, de Guy Ritchie.
- Rupture, de Steven Shainberg - Copyright Splendid
Côté séance de minuit, la carte de la simplicité serait de miser sur l’horreur d’Alien : Covenant, de Ridley Scott. Néanmoins, sa date de sortie précède de quelques jours le festival - un assez mauvais indicateur. Malgré le manque de concurrence sur le créneau de l’épouvante, l’on peut se demander si le thriller Rupture, de Steven Shainberg (La secrétaire), qui raconte l’histoire d’une mère célibataire dont l’enfant se fait enlever par une mystérieuse organisation, n’a pas ses chances...
Galerie Photos
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