On ze road again
Le 7 mars 2009
Un road-movie sur la brèche, limite hystérique, quasi cartoonesque, presque sous acide, mais pas insupportable pour autant.


- Réalisateur : Barry Sonnenfeld
- Acteurs : Robin Williams, Cheryl Hines, Jojo
- Genre : Comédie, Aventures
- Nationalité : Américain

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– Durée : 1h38mn
– Titre original : R.V. : Runaway vacation
Un road-movie sur la brèche, limite hystérique, quasi cartoonesque, presque sous acide, mais pas insupportable pour autant.
L’argument : Une famille américaine confortablement établie typique, mari débordé, femme au foyer et gosses en pleine crise d’adolescence, se retrouve embarquée par le père (Robin Williams) dans un road-trip à travers l’Ouest américain, soi-disant pour resserrer les liens familiaux, en fait pour sauver son job. Evidemment, va y avoir du sport.
Notre avis : La route, rien de mieux pour une bonne comédie sur l’Amérique d’en bas. Sur la route, on croise les pires péquenots, les rois du camping-car et autres fans de country musique. Un vrai nid à sujet pour traqueur de phénomènes à la Strip-tease, en quête de beauferies salées. Camping-car est une confrontation cartoonesque entre une famille coincée de Californie et des gugusses de la route. Un vrai hymne à la beaufitude qui sonne au départ comme un cousin de Camping, le dernier accablant succès de notre cinéma hexagonal. Mais Barry Sonnenfeld (Men in black), en bon artisan de la comédie, a plus d’un tour dans son sac.
Il ne faut pas bouder son plaisir, le côté Jacky touch de Camping-car est fort plaisant. Le beauf est un spécimen réjouissant, et Sonnenfeld en a fait le point fort de son film. Sur la route, la famille Munro, celle de nos héros, va rencontrer une autre famille, les Gornicke, véritable phénomène, avec à sa tête un couple absolument jouissif : le très grand Jeff Daniels, qui nous refait une prestation à la Dumb et Dumber - alors que Les Berkman se séparent vient de prouver, s’il le fallait, sa capacité à se contenir - et l’incroyablement blonde Kristin Chenoweth. Indécrottable de la route, fan de country, de barbeucs et de soirées arrosées, cette famille-là, pourtant second rôle, met KO les Munro, eux aussi totalement caricaturaux et relativement insipides, le brave Robin Williams en tête.
Une fois ces deux clans opposés (même si les apparences sont trompeuses...) dans les décors de l’Amérique sauvage, tout n’est presque plus qu’une question d’action et de bons sentiments, avec une touche contestataire décidément tendance, du type "les grosses entreprises polluent et sont dirigées par des coincés du slip sans scrupules" pas très originale, mais bienvenue. Les gags en tout genre, de la cascade à la scatologie la plus crade (vidanger les toilettes du camping-car mène à quelques déconvenues...) s’enchaînent, sur un rythme plutôt sympathique et plaisant en cette période estivale. Au final, Camping-car, un peu bruyant, un peu hystérique, reste une comédie pleine de savoureux instants décalés, ringards à souhaits, et de scènes gaguesques assez bien foutues pour qu’on s’y laisse aller. Et vive les méchouis au son de la country (notons d’ailleurs une B.O. de toute beauté...) autour d’un feu au milieu des montagnes du Grand Ouest !