Vulgus Felis catus
Le 15 août 2016
L’esprit enfermé dans le corps d’un chat, Kevin Spacey est en quête de rédemption dans une comédie manquant malheureusement de saveur.
- Réalisateur : Barry Sonnenfeld
- Acteurs : Kevin Spacey, Jennifer Garner, Robbie Amell
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h27mn
- Titre original : 9 lives
- Date de sortie : 3 août 2016
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Résumé : Tom Brand est un milliardaire qui a consacré sa vie à son travail et à sa réussite. Sa carrière trépidante l’a éloigné de sa femme Lara et de son adorable fille Rebecca. Pour l’anniversaire de cette dernière, Tom n’a d’autre choix que de lui offrir ce qu’il déteste par-dessus tout : un chat. En route pour la fête de Rebecca, Tom est victime d’un terrible accident et se retrouve mystérieusement coincé dans le corps du chat. Répondant désormais au doux nom de Monsieur Fuzzypants, il est adopté par sa propre famille qui peine à maîtriser ce chat maladroit et peu obéissant… Tom va devoir tant bien que mal se faire à sa nouvelle condition tout en portant un nouveau regard sur son entourage. Il devra comprendre pourquoi il s’est retrouvé dans cette situation et tout mettre en œuvre pour reconquérir son apparence humaine.
Copyright : Europacorp
Notre avis : C’est à un véritable revival des comédies félines auquel nous assistons cette année, au point que l’on se croirait presque revenus dans les années 90, lorsque les distributeurs sortaient, chaque été, du fond de leurs tiroirs, des comédies avec singe, perroquet, Saint-Bernard, voire épaulard. A l’époque, Sauvez Willy, Babe et autres Beethoven trustaient le haut de l’affiche et même du box-office. En 2016, le chaton déjanté de Keanu, le bestiaire de Zootopie et celui de Comme des bêtes auront marqué la tendance, ces deux derniers s’imposant à des niveaux super-héroïques au box-office mondial. On ne sera donc guère surpris de voir EuropaCorp s’essayer au genre avec Ma vie de chat, projet posthume porté par Christophe Lambert, l’ancien PDG de la boîte, décédé en mai 2016, peu après son départ de la firme. Le film n’aura malheureusement pas convaincu critiques et spectateurs au vu des recettes tristounettes engrangées par le film franco-chinois tourné en anglais : 14M$ aux USA en un peu plus de 10 jours, et un ensemble européen médiocre... Le chat va bien avoir besoin de plusieurs autres vies, en DVD, VOD et à la télévision.
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L’histoire est donc celle de Tom Brand (joué par un Kevin Spacey abonné aux rôles d’homme de pouvoir depuis House of Cards), un milliardaire obnubilé par sa carrière au point d’en délaisser sa famille, et qui suite à un grave accident se retrouve emprisonné dans le corps d’un félin domestique, animal qu’il exècre au plus haut point. Le chat en question s’avère être le cadeau d’anniversaire de sa fille, faisant de notre homme le spectateur de sa propre absence au sein d’un cocon familial négligé.
Sur le papier voilà qui nous fait quelque peu penser au scénario de la BD Billy the Cat dans laquelle un garçon se réincarnait en chat après avoir été mortellement renversé par une voiture. Néanmoins, le sujet de Ma vie de chat (ou Nine Lives pour l’international) se veut bien plus léger dans sa thématique (le personnage de Kevin Spacey étant "seulement" dans le coma). On traite ici de la rédemption et de l’importance de la famille, des thèmes assez universels et donc susceptibles de parler à un large public.
Ce sont pourtant principalement les enfants qui sont ici visés, comme en témoigne l’approche légère et humoristique d’un film qui mise beaucoup sur son casting de félins, sans que la présence de ces derniers n’ait réellement sens dans le propos de l’œuvre. Alors certes, ceux-ci sont les principaux garants de tout l’aspect comique du film, ce qui ne chasse pas un sentiment mitigé : les quatre-pattes ne sont là que pour assurer des gags faciles et prévisibles, voire à surfer sur toute la vague de lol cats pullulant sur le net depuis des années. Soyons clair, même si une œuvre s’adresse à un public jeune, et donc plus enclin à laisser passer nombre de maladresses, la paresse du script n’est en rien une excuse, notamment dans sa présentation stéréotypée des personnages.
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La réalisation, elle aussi, s’avère bâclée, Barry Sonnenfeld livrant une copie sans éclat, moins pêchue que celle de ses comédies à succès des années 90, La famille Adams ou Men In Black. D’autant que l’image respire ici un peu trop la retouche numérique, à l’instar des maladroites doublures en image de synthèse de Mr. Fuzzypants (la boule de poil au centre du film, incarnée par six chats différents sans que cela ne se remarque à l’écran).
Le casting humain se fait quant à lui plutôt convaincant sans pour autant insuffler l’énergie nécessaire à une machine qui en manque cruellement. Nous déplorerons seulement la déchéance de Christopher Walken, cabotinant comme jamais (ce qui n’est pas sans nous attrister au vu du respect qu’inspire habituellement le bonhomme).
Au final, Ma vie de chat n’est ni "du Gourmet Gold pour chaton", ni du "Royal Canin", tout juste de la vilaine croquette qui entartrera plus les crocs qu’elle ne les détartrera.
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