Le 11 décembre 2019
Un spectacle musical déjanté, pour revisiter l’histoire, de Louise Michel à Emmanuel Macron tout en s’amusant.
- Acteurs : Régis Vlachos, Charlotte Zotto, Johanna Garnier
- Durée : 1h05mn
- Auteur : Régis Vlachos
- Metteur en scène : Marc Pistolesi
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Résumé : C’est une histoire d’amour qui rejoint l’Histoire de la Commune de Paris de 1871. C’est rythmé, c’est historique… et c’est drôle !
Notre avis : Les comédiens eux-même accueillent les spectateurs à l’entrée dans la salle. Le temps d’attendre quelques retardataires, ils vérifient avec humour et pédagogie les connaissances du public sur le sujet qu’ils ont choisi d’aborder ce soir, l’histoire de la Commune de Paris de 1871 et de son héroïne Louise Michel. Car c’est à une véritable leçon d’histoire que nous allons assister.
Simone (Charlotte Zotto) et Edouard (Régis Vlachos) ont monté un cabaret, pour rendre gloire à ce personnage historique injustement mis de côté par Paris (les comédiens font remarquer qu’aucune rue parisienne ne porte son nom). Mais voilà qu’ils viennent de se séparer et sont néanmoins contraints de continuer à travailler ensemble. Pour Charlotte, femme de caractère digne héritière du combat mené par son personnage, il n’est pas question de revenir sur des amours mortes. Edouard, plus hésitant, tente de reconquérir le cœur de sa belle et finit par lorgner sans finesse du côté de la jolie régisseuse (Johanna Garnier), provoquant malentendus et débordements. Si la page de leur histoire personnelle n’est pas définitivement close, celle des combats de Louise Michel, institutrice militante, féministe en avance sur son temps, garde le goût des combats à mener encore et toujours.
- Copyright Xavier Cantat
Figure centrale de la Commune, elle nous invite à découvrir Adolphe Thiers, dont le profil emblématique du bourgeoise conquérant et sûr de son pouvoir n’est pas sans rappeler celui de notre président actuel. Défendant inlassablement la cause prolétaire face aux puissants, elle se heurte également à Jules Ferry, bien éloigné du portrait bienveillant que l’histoire lui a jusqu’ici dessiné. Et puis, on croise le romantique Victor Hugo dont le talent épistolaire cherche à séduire la chevaleresque Louise et l’on découvre Le forgeron, un poème peu connu du jeune révolté Rimbaud qui, à travers l’évocation de la révolution française, dénonce les injustices commises lors de la Commune de Paris.
- Copyright Xavier Cantat
Grâce au dynamisme et encore bien plus à la malice des deux artistes, aidés de la courte mais efficace participation de Johanna la régisseuse, ce qui pourrait prendre l’allure d’un cours potentiellement rébarbatif se révèle être un spectacle foutraque et gai qui, entre galopades et sorties de scènes fracassantes, projections de vidéos et de danses, convie à la fête les chansons de Joe Dassin, de Georges Moustaki et de Johnny Hallyday, que le facétieux Régis Vlachos parodie avec enthousiasme, tout en soulignant ce lien étonnant qui lie pour l’éternité notre rocker national au créateur du célèbre Les Misérables : des obsèques nationales hors du commun, pour l’un comme pour l’autre. Un dernier souvenir de mai 68 et de ses amphis agités complète cet encouragement humoristique à toujours maintenir le cap de l’insubordination.
Si la mise en scène est certes enjouée, elle s’égare pourtant dans un fouillis dommageable à une compréhension fluide, emmêlant les affres de la vie de couple, le récit historique et l’actualité.
Il n’en reste pas moins un spectacle vif et intelligent, dont on ressort, le sourire aux lèvres, heureux de s’être enrichi de quelques détails historiques.
- Copyright Compagnie du Grand Soir
Théâtre le Funambule à Paris, le mardi à 21h et dimanche à 20h, jusqu’au 5 janvier 2020
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