Bienvenue dans l’âge ingrat
Le 16 août 2006
Peinture une peu trop théorique d’une violente passion adolescente.


- Réalisateur : Claire Simon
- Acteurs : Gilbert Melki, Camille Varenne, Kader Mohamed
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Festival : Festival de Cannes 2006

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– Durée : 1h51mn
Peinture une peu trop théorique d’une violente passion adolescente.
L’argument : Elle habite dans le Var, elle a un cheval, elle est en colère.
L’histoire de l’amour exalté d’une adolescente de quinze ans pour un homme du pays : Jean, trente-sept ans, instituteur, pompier volontaire, marié et père de deux enfants.
C’est le début des vacances et de l’éternité de l’été.
Notre avis : Désœuvrés, mal dans leur peau, perdus au milieu d’un été aussi caniculaire que sans fin, les adolescents de Claire Simon tournent en rond, s’essayant à quelques expériences (amoureuses surtout). Camille, le personnage principal, va plus loin qu’eux tous : moins timorée, plus excessive, elle se balade du haut d’un cheval qui fascine autant qu’il exaspère. Toisant et répandant sa mauvaise humeur autour d’elle pour mieux cacher ses faiblesses et son désarroi, elle tombe passionnément amoureuse d’un pompier. Pour lui, elle ira jusqu’à l’irréparable.
Ce n’est pas la première fois que la réalisatrice s’intéresse à l’adolescence. Ce thème la préoccupe et elle y a déjà consacré plusieurs films, dont un documentaire plutôt réussi, 800 kilomètres de différence/Romance. Avec Ça brûle, c’est par le biais de la fiction qu’elle récidive. Elle opte cependant pour un style naturaliste qui la rapproche de ses premières expériences. Et c’est l’aspect le plus intéressant du film. Adolescents fougueux et imprévisibles, cheval aussi présent qu’inquiétant, embrasement final impressionnant bénéficient d’une caméra à l’affût, précise, sensible. La psychologie des personnages, fouillée et radicale, ne cherche aucunement la sympathie du spectateur. Attitude crâne et sans concession, qu’on aurait aimé pouvoir apprécier sans arrière-pensée. Malheureusement, les partis pris théoriques très largement visibles, les symboles appuyés et les excès d’un scénario qui perd parfois de sa crédibilité modèrent notre enthousiasme pour une œuvre somme toute originale, à l’âpre beauté.