Décompte de la folie ordinaire
Le 26 août 2004
La passion extrême sur fond de musique punk. Virginie Despentes raconte la déchéance de Gloria, une fille détruite et démolie par ceux qui l’aiment.
- Auteur : Virginie Despentes
- Editeur : Grasset
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
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On a cru la hargne et la violence de Virginie Despentes un peu émoussées. Elle revient en grande forme avec ce Bye Bye Blondie, un roman dans lequel elle raconte la passion extrême, celle qui fait dégringoler au fond du trou et qui vous recouvre de terre par-dessus le marché. La paumée s’appelle Gloria, squatte à droite à gauche, picole et fume beaucoup, et n’a pas eu vraiment de chance avec les mecs... Et un soir elle croise Eric, présentateur télé en vogue... Alors, les souvenirs affluent comme autant d’aiguilles plantées dans les veines.
Gloria, c’était une punkette fragile qui habitait à Nancy. Elle a quinze ans en 1985, est fan des Béru et des Cure, traîne dans les bars et les concerts malgré des parents plutôt stricts. Le jour où elle croise Léo, c’est le coup de foudre. Elle lui promet de le rejoindre à Paris le temps d’une soirée. Interdiction formelle du père. Cris, coups, crise... Et Gloria ira passer quelques semaines en HP. C’est là qu’elle rencontre Eric. A seize ans, on se fout du milieu social, on est forcément en lutte contre ses parents... Et c’est le début d’une passion extrême, intense, brûlante, unique... Ensemble, ils vont s’enfermer dans leur monde, contre l’avis de tous. Ensemble, ils vont espérer construire quelque chose. Et apprendre qu’à seize ans, on ne décide pas de grand chose...
La machine à remonter le temps opère à fond. Les années 80 de Virginie Despentes, c’est le rock alternatif, les concerts arrosés à la mauvaise bière, les perfectos et les Crepers. Ce roman raconte les illusions perdues, l’intensité de la passion et bien évidemment, la folie... La folie douce, celle qui peut déglinguer à tout moment, qui vous saisit par le col pour mieux vous étrangler. C’est l’histoire amère d’une nana qui a cru et croit encore à un amour impossible, quitte à y perdre l’âme et la raison, racontée avec une violence éclatante. Le style est gonflé de furie et de hargne. Virginie Despentes signe un récit plein de nostalgie mais qui prouve paradoxalement que ce n’était pas mieux avant. Car la vérité, c’est que rien ne change vraiment...
Virginie Despentes, Bye bye Blondie, Grasset, 2004, 329 pages, 18 €
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