Tu braques et tu raques
Le 17 novembre 2016
Un film de genre carré mais non exempt de clichés qui tentent tant bien que mal de combler les lacunes à l’énergie. Fréquentable à la limite pour ses quelques séquences d’action percutantes.
- Réalisateur : Julien Leclercq
- Acteurs : Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Youssef Hajdi, Kaaris, Kahina Carina
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Action
- Nationalité : Français
- Durée : 1h21mn
- Date télé : 24 juin 2022 20:40
- Chaîne : OCS Choc
- Date de sortie : 4 mai 2016
- Festival : Festival du film Policier de Beaune
Sortie DVD & blu-ray : le 16 septembre 2016
Résumé : Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur... Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Notre avis : Julien Leclercq est un récidiviste qui n’en est pas à son premier coup d’essai dans le domaine du polar tendance musclé (rappelez vous Chrysalis et L’assaut). Pour son quatrième long métrage, trois ans après Gibraltar, il décide de relater l’itinéraire d’une équipe de braqueurs de fourgons blindés qui ne manquera pas de prendre une très mauvaise tournure. Suite à l’erreur de jeunesse fatale du petit frère de l’un d’entre eux, la situation va alors rapidement s’envenimer et les voilà tous contraints à commettre un « go fast » pour de dangereux caïds de cité. Malgré leur bien fâcheuse posture, ils comptent bien rester soudés jusqu’au bout, sens de l’honneur oblige.
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Si Braqueurs appelle des références qui peuvent parfois paraître écrasantes (l’incontesté Heat de Michael Mann notamment), il n’hésite pas à se caler sur un modèle de série B purement distractive qui fonctionne sur des scènes d’action percutantes. Car même si le scénario manque clairement d’envergure - et n’échappe pas à certains clichés - le style nerveux de Julien Leclercq réussit à compenser une partie des lacunes liées à la linéarité du récit et aux échappées familiales pas toujours très convaincantes de nos malfrats. La volonté de créer un climat empathique autour d’eux, sans chercher à les juger, s’avère bien réelle mais hélas pas des plus aboutie (certains personnages secondaires proches de nos braqueurs manquent en effet clairement d’épaisseur). Aussi, Leclercq ne tombe jamais dans le piège de l’apitoiement social lorsqu’il filme la banlieue parisienne. Tout reste ici dans la lignée d’un récit qui se veut sec et sans fioriture, rythmé par l’écho assourdissant des balles.
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Côté casting, on sent un grand respect de la part du réalisateur pour ses protagonistes masculin burinés. Guillaume Gouix et Sami Bouajila se détachent facilement par une solide présence à l’écran, évitant au passage de justesse les stéréotypes trop grossiers, ce qui n’est pourtant pas le cas du rappeur Kaaris, contraint de se limiter à camper l’archétype même du gros dur de cité (répliques brèves et fleuries aux lèvres, AK-47 entre les mains).
À l’arrivée, ce petit film de genre truffé de scènes d’action shootées avec une énergie qui fait plaisir à voir peine pourtant à sortir du lot. On y dégage les défauts symptomatiques du cinéma de Julien Leclercq, à savoir des aptitudes formelles manifestes, malheureusement altérées par un scénario qui manque encore une fois de profondeur. Au jeu des comparaisons, Braqueurs reste largement supérieur à un Antigang même s’il n’atteint pas encore le niveau de réussite d’un Nid de Guêpes ou d’un Convoyeur.
Le blu-ray :
Julien Leclerq signait son retour dans le cinéma d’action le 4 mai dernier. Le scénario de Braqueurs, fin comme du papier à musique et pas exempt de clichés manifestes propres au genre, nous avait beaucoup moins convaincu que la force de ses séquences d’action et son brio formel.
Tourné avec la caméra Arri Alexa pour une captation en 3,4K et mixé en Datasat, l’édition Blu-ray profite d’un master intermédiaire de résolution 2K et d’un mixage 5.1 DTS-HD Master Audio. Le minimum syndical pour obtenir un disque de qualité.
Comme suppléments, Le Blu-ray propose un making of, des interviews de l’équipe du film, un reportage sur les décors et la bande-annonce.
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MYTHOMANIAC 5 juin 2019
Braqueurs - la critique du film
Un film d’auteur plus que d’actions, même si les gunfights et autres cascades font le travail. Julien Leclercq continue sa plongée dans le banditisme avec un leitmotiv "le crime ne paie pas". Un bon casting, une intrigue qui donne un film en demi teinte.