Box-office de février : la revanche des Ch’tis

Février ou quand ça commence à ch’touiller dans les salles... Quel raz-de-marée !

Les tops

– Benjamin Gates et le livre des secrets
– Bienvenue chez les Ch’tis
– Cloverfield
– John Rambo
– Juno
– Jumper
– Le dragon des mers
– Taken
– La ronde de nuit

Les flops

– Brave story
– Un château en Espagne
– Coupable
– Ca se soigne
– La famille Savage
– La jeune fille et les loups
– The Mist
– Max & Co
– Le merveilleux magasin de M. Magorium

Semaine du 06 février 2008

– Avec 840.000 reptiles qui se sont glissés en masse dans les salles, Cloverfield a connu la même dégringolade qu’aux States. Une excellente première semaine à 410.000 entrées, puis le gadin. Le film ne restera donc qu’un vaste concept de marketing.
– Stallone n’existe plus au cinéma qu’à travers la nostalgie de ses fans et de ses deux personnages mythiques, Rocky Balboa et John Rambo. Après la résurrection du premier en janvier 2007, John Rambo s’empare des salles avec succès, un an plus tard. Le carnage est gore, mais les fans adorent et c’est donc 830.000 guerriers qui exultent.
– Phénomène surmédiatisé aux USA, et surtout excessif vu son intérêt relatif, la comédie indépendante Juno a su, malgré la concurrence, se frayer une place dans les salles françaises : 800.000 filles-mères sont venues applaudir. Ah bon, vous aussi M., vous étiez une fille-mère ? Ben, chacun son truc...
– Les liens du sang, face aux 3 grosses sorties américaines de la semaine n’a pas démérité avec 520.000 mafieux, qui n’ont pas pu attendre la sortie de Mesrine. C’est que le crime, ils ont ça dans le sang.
– P.S. : I love you est sorti une semaine avant la Saint Valentin pour bien s’installer. Avec ses 415 000 spectatrices amoureuses de l’amour, c’est plutôt réussi.
– Ca se soigne ? Vous parlez de quoi, de la ringardise ? Allez demander ça à Lhermitte et à sa bande, car là, ils ont fait fort. Le public ne s’y est pas trompé et a fui : 150.000 entrées en 3 semaines avant que le film ne soit éjecté définitivement des écrans. On parlerait d’une humanité entière sans que le film ne soit de nouveau programmé en salle. On peut comprendre.
– La fabrique des sentiments de Jean-Marc Montout a fait presque le même score, environ 145.000 entrées, mais en prenant son temps. Presque un luxe à notre époque.
– En provenance de Russie, Le bannissement a fait un peu plus de 12.000 entrées, tandis que Les faussaires, tout teuton qu’il est, a dépassé les 30.000 tickets pour l’art-et-essai.
– Brave story ou l’histoire d’un manga à moins de 4.000 entrées. Le bide pour un type d’animation de moins en moins bien reçu sur grand écran. Faudra maintenant attendre le dernier Miyazaki pour vérifier si la tendance se confirme.
– Du côté des rikiki, Useless (Chine) et surtout Muksin (Malaisie) n’ont pas réussi à laisser de trace.

Semaine du 13 février 2008

– Tout nanar qu’il est Benjamin Gates - qui aurait pu s’appeler Bernard, si vous m’avez bien suivi - a décroché la lune : 1.930.000 déçus. Pour un film sans action, suspense et réalisation, c’est la lune qui a été décrochée.
– Notre univers impitoyable et son diptyque sur le couple et le hasard méritait mieux que ses 155.000 amoureux de l’amour. Comment ça je me répète ? Eh bien, j’assume ! Vous n’aviez qu’à aller voir ce joli film.
– La jeune fille et les loups est le bide de la semaine. Une sacrée combinaison, un sujet franchouillard qui généralement plaît, un cinéaste pas gauche, un vrai bon résultat dans son genre, mais voilà, la jeune fille c’est Casta et, même quand elle est juste dans son jeu, elle éconduit les foules. La production Warner France a à peine flirté avec les 400.000. Vraiment, j’vous jure, à quoi cela sert de réaliser de bons films à notre époque !
– Le dragon des mers, dans lequel Sony croyait à moitié, était une production mignonne pour les gnomes. Le résultat est plutôt avenant : 730.000 fistons dans les salles ont déserté les salons de papa et maman pour le grand écran.
– Les cerfs-volants de Kaboul s’es approché des 90.000 entrées. Depuis Marc Forster s’est rattrapé avec Quantum of Solace.
– Le merveilleux magasin de M. Magorium a prouvé une fois pour toute que le ridicule tuait : 110.000 Charlie sont venus chercher leur chocolaterie, mais en vain. Dustin Hoffman, ça craint !
– Max & co contre la grande entreprise s’est pris une jolie rouste en ne dépassant pas les 150.000 billets.
– Le limier / Sleuth de Brannagh sorti dans 4 salles parisiennes, a surpris son distributeur par la moyenne solide affichée en première semaine. C’est que toute nulle qu’elle était, cette sortie technique n’avait même pas été montrée à la presse. Résultat près de 14.000 croutons sont venus voir si le remake n’égratignait pas l’original. S’ils avaient su...
– Capitaine Achab adapte Moby Dick dans l’intimité et s’en sort à plus de 30.000 matelots. Pas mauvais.
– Peur(s) du noir était brillant, mais le public est passé à côté du concept : même pas 20.000 curieux en bout de carrière. C’est la looze !
– Dans les scores trop minuscules pour qu’on ne les mentionne, citons les déprimés de la semaine : En avant jeunesse !, L’audition, 1,2,3... Léon ! et La parole donnée.

Semaine du 20 février 2008

– Paris devait s’ériger comme le monument du film parisien. Mais à titre prétentieux, résultat décevant. Le dernier Klapisch s’est arrêté à 1.720.000 spectateurs alors que la solide première semaine à 780.000 entrées et les ambitions des producteurs pouvaient laisser envisager trois bâtons !
– Jumper ou comment les ados sautent ! Fallait vraiment avoir moins de vingt piges pour se taper le Doug Liman. Avec ses 1.150.000 kangourous dans la poche, la Fox peut s’estimer heureuse et envisager une belle franchise.
– Redacted, revu et corrigé a accentué la longue descente en enfer de De Palma. Avec 40.000 aveugles prêts à tout voir de la part de leur gourou, même en DV, l’auteur de Outrages connaît un nouvel échec.
– Un château en Espagne devait cartonner chez les mômes, mais l’affiche hideuuuuuuse et le casting ont eu raison de notre jeunesse, malgré la touche Besson (c’était distribué par EuropaCorp). 52 000 entrées en deux semaines d’exploitation (le film était quand même passé de la 16e à la 36e place en quinze jours, la classe !)
– La famille Savage et sa vieillesse menaçante a trop sapé le moral du public à la lecture de son sujet : 10.000 entrées en première semaine, la chute fut ensuite bien rude.
– Le cahier, en s’approchant des 70.000 entrées, a fait un joli score, prouvant que l’enfance et les Talibans, ce sont des sujets porteurs.
– Tout Allemand qu’il est Voyage à Panama a eu une carrière sur la durée, dans les coulisses, grâce à nos amis les Provinciaux (une espèce en voie de disparition, je tiens à préciser). Plus de 50.000 têtes blondes pour ce cartoon. Un nouveau succès pour le distributeur Gebeka, les rois de l’animation de qualité.
– Letton et estonien, Lotte avait tout pour plaire et a ainsi attiré 6 spectateurs dans ses 3 salles, pour son premier jour d’exploitation. On imagine que ce fut le dernier.

Le 27 février 2008

– Ca ne rigole plus, ou si, ça rigole en masse avec Bienvenue chez les Ch’tis, deuxième plus gros succès de tous les temps en France avec 20.449.000 entrées. La face du monde n’a depuis pas beaucoup changé (c’est même accessoirement un peu la crise), mais Pathé et les exploitants s’en sont mis plein les ch’touilles.
– Taken : la méthode forte de Besson continue de frapper avec ce revenge movie efficace et à l’arrivée un beau succès mondial. Chez nous, ce sont 985.000 spectateurs qui sont venus chatouiller le million symbolique.
– There will be blood. Notre film de l’année, le film de l’année de moult critiques, mais peut-être pas celui des spectateurs, trop peu nombreux pour célébrer le mythe américain (le film est resté en dessous des 600.000 entrées, alors que le million était tout à fait abordable).
– Sans plus attendre et ses 200.000 pépés démontre que parfois, le 3e âge a bien du mal à se déplacer dans les salles. Pauvre Nicholson !
– The mist, détruit par son propre distributeur, a bouleversé 30.000 spectateurs qui n’en reviennent toujours pas de la claque émotionnelle qu’ils ont prise. Quand horreur rime avec intelligence, envoyez « the misteur »...
– La ronde de nuit de Peter Greenaway a été une sacrée bonne surprise pour Bac Films. Plus de 20.000 entrées grâce à Paris et une poignée de salles toujours combles.
– Coupable de Laetitia Masson a été une vraie déception : 7.000 entrées dans 28 salles, malgré une campagne de pub audacieuse et provocante.
– John John et ses 20.000 entrées a révélé un auteur, Brillante Mendoza (également réalisateur de Serbis, mais ça, c’est pour novembre).
– Les deux petits scores de la semaine sont Algérie, histoires à ne pas dire... et Desert dream, tous deux victimes d’une distribution minimale.