Liens de sang
Le 5 avril 2016
Vendredi 20 mars 2015, Netflix lance Bloodline, un drame familial mâtiné de thriller, concocté par les créateurs de Damages. Cette initiative vient agrémenter la besace des créations Netflix, à présent plus que solide, laissant ainsi augurer une existence des plus pérennes pour la chaîne aux (presque) deux décennies.
- Réalisateur : Divers
- Acteurs : Ben Mendelsohn, Kyle Chandler, Linda Cardellini
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment
- Durée : 42 minutes x 13 episodes
- Plus d'informations : http://www.priceminister.com/offer/...
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Sortie blu-ray : le 23 mars 2016
Vendredi 20 mars 2015, Netflix lance Bloodline, un drame familial mâtiné de thriller, concocté par les créateurs de Damages. Cette initiative vient agrémenter la besace des créations Netflix, à présent plus que solide, laissant ainsi augurer une existence des plus pérennes pour la chaîne aux (presque) deux décennies.
- © Netflix
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L’argument : Les Rayburn sont des gens comme vous et moi : un hôtel prospère sur une île paradisiaque, une réputation à toute épreuve, une fratrie unie... à première vue, ils ont tout de la famille idéale. Oui mais voilà, les apparences sont parfois trompeuses et personne n’échappe à sa part d’ombre. Quand l’un des enfants perdu de vue depuis longtemps regagne le foyer, des secrets enfouis sous le poids des années menacent de refaire surface. Et si le sang qui coule dans les veines des Rayburn les soudait finalement moins que celui qu’ils ont sur les mains ?
Notre avis : Todd Kessler, Daniel Zelman et Glenn Kessler sont les équipiers narratifs de Damages. Déjà lors de cette création estimée, le trio a su utiliser intelligemment un procédé rarement exploité à bon escient : le flashforward. Ce même dispositif structurel est ainsi réutilisé dans Bloodline, l’une des séries estampillée Netflix en 2015. Le retour à la maison du fils de trop (l’excellent Ben Mendelsohn), sera mis en perspective par le biais des flashforwards telle une catastrophe. Mais quelle sera la nature exacte de celle-ci ? Comment les spectateurs en arriveront-ils là ? Seront-ils bernés par ces courtes plages d’un avenir glissant, instable, et surtout vaporeux ? En conséquence, la mise en place se révèle, dès le début de saison, d’une efficacité redoutable. Mais subsiste-il quelque chose d’avisé au-delà de ce que certains considèrent comme une malice formelle ?
- © Netflix
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La réponse est inéluctablement positive. De ces moments qui oscillent entre abandon et distension, Bloodline plonge son audience dans un climat de tension que chaque famille connait à différents degrés (évidemment extrapolés par la nature même du schéma fictionnel, et de l’aspect thriller qui habite le projet). L’entre deux, pourrait de prime abord sembler statique, voire ennuyeux. Il n’en est pourtant rien... le canevas qui plante le décor entre la caractérisation de la famille Rayburn et le déchaînement de violence annoncé en introduction, va même offrir quelques instants de toute beauté, tutoyant une abstraction aux antipodes des séries actuellement proposées.
- © Netflix
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En usant du décor paradisiaque, souvent le théâtre de superbes plans contemplatifs sachant prendre leur temps, le trio « KZK » va recourrir à des procédés quasiment cinématographiques. Il faut voir l’effet produit par Sam Shepard fendant les flots aux cotés des dauphins ! Dans cette sphère créée, des similitudes avec la contenance de John McNaughton dans sa mise en images de Wild Things apparaissent : afficher du clinquant et de la surexposition, pour finalement glisser vers les noirceurs de l’âme humaine. On pense également à une autre (géniale) série Netflix, Narcos, paraphrasant déjà Friedkin lorsqu’il affirme que "l’extérieur doit être une métaphore de nos paysages intérieurs". La démarche n’est peut-être pas nouvelle, mais elle est portée par une équipe tellement talentueuse que l’aboutissement est réel. Retrouver Kyle Super 8 Chandler dans une série, quatre ans après la fin de Friday Night Lights, est un bonheur... mais le voir seconder par de tels seconds rôles, peaufine le travail global mené dans le cadre de cette première saison. Norbert Leo Butz, Linda Cardellini, Sam Shepard et Sissy Carrie Spacek composent un casting trois étoiles. Mais le véritable choc découle ici de l’interprétation du trop rare Ben Mendelsohn (Lost River), un acteur qui a autant "la gueule" de l’emploi que les capacités d’un jeu subtil et habité, le rendant tour à tour touchant et détestable. Le seul petit bémol découlerait probablement de l’ultime cliffhanger, dont l’académisme désamorce l’incandescence de fin de show, harassante au possible. Il reste à parier que cette légère faute de parcours symbolise la justification d’une saison 2 qui, espérons-le, saura repartir sur les rails de son aîné.
Le Blu-ray
Une édition pingre en bonus, mais parfaite pour ceux qui n’ont pas accès à Netflix. Le blu-ray propose une image probablement plus belle que lors des diffusions en streaming !
Les suppléments :
Il faudra se contenter de scènes coupées, d’une durée certes conséquente (42 minutes), mais finalement extirpées à juste titre du montage final.
L’image :
Tournée dans des décors naturels en Floride, la série bénéficie d’une lumière formidable. Le Blu-Ray est vraiment d’un niveau technique exceptionnel quant à l’image. Les nombreuses scènes sombres et pluvieuses (primordiales pour l’atmosphère), sont admirablement contrastées. La différence de tonalité entre les noirs et les plans ensoleillés (presque brûlés) est stupéfiante.
Le son :
Le point négatif des pistes sonores découle de la différence qualitative, flagrante, entre la VF Dolby Digital 5.1 (beaucoup moins contrastée) et la VO DTS-HD avec son Master Audio à l’harmonie éclatante.
Galerie Photos
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