Perte de sens
Le 5 septembre 2006
Un mélo épuré qui peine à trouver ses marques.
- Réalisateur : Sanjay Leela Bhansali
- Acteurs : Rani Mukerji, Amithab Bachchan, Ayesha Kapoor
- Genre : Drame
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– Durée : 2h02mn
Un mélo épuré qui peine à trouver ses marques.
L’argument : Née dans une famille anglo-indienne, Michelle McNally est une brillante et intelligente fillette de huit ans qui vit dans un monde de silence et de ténèbres, sans moyen d’en sortir. Avide de communiquer, son esprit vit dans une frustration qui débouche sur la violence, la destruction et les crises de fureur. Mais le destin a pour elle d’autres desseins.
Professeur de 48 ans, Debraj Sahai est un excentrique alcoolique, consumé par sa fonction d’enseignant pour les sourds et aveugles. L’établissement où il exerce réclame son départ, arguant son alcoolisme et sa vue déclinante. Le proviseur de l’établissement garde confiance en ses capacités et l’envoie dans la maison des McNally pour s’occuper de la jeune Michelle.
En rencontrant celle-ci, Debraj prend conscience que le seul moyen d’aborder son cas est de la choquer, d’être à la fois agressif et tendre...
Notre avis : En 2002, Sanjay Leela Bhansali réalisait l’œuvre maîtresse du cinéma indien, Devdas, grand spectacle et orthodoxie bollywoodienne au programme. Mais le cinéaste reconnaît avoir eu envie d’échapper au moule un peu rigide de ce type de cinéma. Une envie de quelque chose qui s’apparenterait davantage à un cinéma d’auteur, débarrassé d’un cahier des charges parfois étouffant. C’est dans ces conditions qu’est né Black, inspiré de l’histoire d’Helen Keller, cette jeune fille sourde, muette et aveugle qui parvint à surmonter ses handicaps avec l’aide d’une femme d’exception qui saura percer le mur du silence et de l’obscurité.
Le réalisateur a conservé presque intacte l’histoire d’origine. Sur l’écran s’affrontent dans un combat tumultueux Rani Mukerji (qu’on a pu voir récemment dans Veer-Zaara), et Amitabh Bachchan, monstre sacré du cinéma indien. Pas de fioritures inutiles, une grande sobriété de moyens et d’effets, Sanjay Leela Bhansali a voulu épurer son image à l’extrême, comme un reflet de l’univers d’ombre de son héroïne. Malheureusement, l’histoire, elle, ne suit pas les mêmes règles, et explose dans la caricature, l’effervescence désordonnée et les effets de jeu qui, s’ils font partie intégrante du cinéma indien traditionnel, tranchent ici avec les objectifs du film. Ce qui pose inévitablement une question qui est celle de l’uniformisation de la mise en image, une mondialisation des sentiments pour rester en accord avec certaines normes occidentales. Il serait sans doute intéressant de connaître l’accueil de Black en Inde. L’univers de Bhansali est à la fois trop proche et trop différent de nous pour qu’on puisse y trouver des repères. On peut pourtant rester sensible au jeu des acteurs, à l’humour et au travail de l’image, en somme rien d’inoubliable.
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