Le 29 décembre 2016
- Voir le dossier : Bilan 2016
Mort du cinéma américain, renaissance d’un cinéma d’auteur francophone foudroyant de radicalité et d’intensité psychologique.
L’année 2016 marque un point de non-retour pour le cinéma américain. Jadis cinématographie d’exception (ah, les années 70, ressuscitées in extremis par Inarritu, Quentin Tarantino et Mel Gibson !), aujourd’hui, la production hollywoodienne est perdue entre divertissements emphatiques, remakes, suites et spinoffs super-héroïques, pour des masses formatées afin qu’elles ne se posent plus de questions remettant en cause le confort des actionnaires, et qui consomment pour partager des émotions préfabriquées sur les réseaux sociaux, et faux films d’auteur figés dans le classicisme ampoulé et la formule à statuettes. Ronflant jusqu’aux insipides biopics, œuvres de performance et donc de propagande émotionnelles, qui dupliquent à l’infini des schémas préétablis, peu importe la personnalité au cœur du récit.
Aussi, c’est dans le cinéma francophone que j’ai trouvé la plus grande satisfaction, grâce à des vertiges de poésie, de noirceur, et de profondeur psychologique insoupçonnés. Les chocs Préjudice, ridiculement passé inaperçu, Je ne suis pas un salaud ou Les Ardennes étaient sidérant de noirceur et interrogeaient sur nos modes de vie, de la famille à la consommation. Sans oublier Guiraudie et Rester Radical, pardons, Vertical, épatant, à l’instar de Théo et Hugo dans le même bateau, d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau, romance puissamment charnelle hors époque. Quant à Nocturama et Le Cœur régulier… rarement le cinéma dépressif aura été aussi posé, relaxant… Digne des grandes productions indépendantes qu’Hollywood était jadis capable de proposer dans sa marge. Allez, on passe au classement.
1)Préjudice, d’Antoine Cuypers
2)Nocturama, de Bertrand Bonello
3)The revenant, d’Alejandro González Iñárritu
4)The Strangers, de Na Hong-jin
4)Le Cœur régulier, de Vanja d’Alcantara
5) Les 8 Salopards, de Quentin Tarantino
6) Je ne suis pas un salaud, d’Emmanuel Finkiel
7) Julieta, de Pedro Almodovar
8)Mademoiselle, de Park Chan Wook
9) Tu ne tueras point, de Mel Gibson
10) Les Ardennes, de Robin Pront
Les flops 2016
Les ratés de l’année sont surtout des divertissements américains ou des comédies françaises insupportables de bêtise, ou des accidents industriels colossaux. D’ailleurs, ce type d’accident me donne envie de citer Pension complète, avec Lanvin et Dubosc. Sorti le 30 décembre 2015, c’est tout simplement la pire épreuve cinématographique que j’ai dû subir cette année. Et pourtant, dans la liste ci-dessous figure du lourd ! Heureusement que c’était à la télé…
Les nanars en série ont donc pour titre : Brice de Nice 3, Jack Reacher : Never go back, Oppression (Shut in), Ben Hur 3D, Radin !, War dogs, Agents presque secrets, Blood Father, Mechanic : Resurrection, Suicide Squad, Independence Day : Resurgence, Tarzan, Conjuring 2 : le cas Enfield, The Door, Ninja Turtle 2, Angry Birds, le film, X Men Apocalypse, Le Chasseur et la Reine des glaces, Gods of Egypt, Point Break, Le Fantôme de Canterville, Les Visiteurs : la Révolution, Aux yeux de tous, La Dream Team, Mise à l’épreuve 2, 10 Cloverfield Lane, de Dan Trachtenberg, Zoolander 2, Alvin et les Chipmunks, Amis Publics, Dirty Papy, Les Naufragés, La 5e Vague
Les Challengers :
Comme d’hab, petit aperçu de ceux que j’aurais aimé voir dans mon classement, mais la place était trop restreinte. Digne de mention, ces trois étoiles patentés ont marqué mon année 2016…
Tikkoun, d’Avishai Sivan, Don’t breathe, la maison des ténèbres, Le Teckel de Todd Solondz, American Pastoral, d’Ewan McGregor, Eternité, de Tran Anh Hung, Rester Vertical, d’Alain Guiraudie, Toni Erdmann, de Maren Ade, Comme des Bêtes, de Chris Renaud & Yarrow Cheney, Ma Ma, de Julio Medem, The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn, La Tortue Rouge, de Michaël Dudok de Wit, L’avenir, de Mia Hansen-Love, Green Room, de Jeremy Saulnier, High Rise, de Ben Wheatley, Le Livre de la jungle, de Jon Favreau, Théo et Hugo dans le même bateau, d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau, Sanctuaire, de Corin Hardy, Un monstre à 1000 têtes, de Rodrigo Pla, La Terre et l’ombre, de César Acevedo, Zootopie, de Byron Howard & Rich Moore, J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd, de Laetitia Carton, Les Filles au Moyen Âge, de Hubert Viel.
Pas vus, pas classés :
Pour X raisons, je n’ai pas pu voir Dead Slow ahead, de Mauro Hence, Paterson, de Jarmusch, Premier Contact de Villeneuve, Aquarius, de Kleber Mendonnça Filho, Le Fils de Jean, de Philippe Lioret, Ma Loute, de Bruno Dumont, Midnight Special, de Jeff Nichols, Les Ogres, de Léa Fehner… Avaient-ils un potentiel ? Sûrement… Le Villeneuve et Aquarius sont mes plus grands regrets, mais ce n’est que partie remise.
Séance nostalgie, avec les tops du temps passés…
Le top 2015 de Frédéric Mignard
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