Le 24 décembre 2015
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Une année qui laisse une belle place au genre et au cinéma asiatique, au détriment des films francophones, plus timides.
Une année qui laisse une belle place au genre et au cinéma asiatique, au détriment des films francophones, plus timides.
Cette année, le renouveau était à aller chercher loin, bien loin de nos frontières, tout à l’est, en Asie et en Chine plus précisément. Découvert en mai mais sorti en décembre, le film le plus émouvant de l’année n’est pas un premier film. Injustement oublié du palmarès cannois, Jia Zhangke signe avec au-delà des montagnes une œuvre au souffle romanesque extraordinaire, qui nous emporte à travers le temps et les continents. Plus délicat, plus ténu et Rohmerien, le merveilleux au-revoir l’été talonne son ainé avec douceur. Pour clore ce trio de tête, un film qui diffère en tous points : Mad Max. A 70 ans, George Miller réalise le quatrième opus de sa saga d’anticipation. Survitaminé et jouissif, Fury Road se paye le luxe d’être le plus brillant film d’action de ces dix dernières années.
Suivent les Mille et unes nuits de Gomes, fable grandiose que son relatif échec en salles ne doit pas faire tomber dans l’oubli. Le prix du jury cannois a été remis à un film implacable d’une maîtrise exceptionnelle, d’autant plus hallucinant qu’il s’agit d’une première œuvre. Avec le fils de Saul, Laslo Nemes n’a laissé personne indifférent, et sa puissance narrative balaie tout sur son passage, d’où peut-être la quasi unanimité critique à son égard. Comme à son habitude, le cru Pixar a ravi les cœurs et les esprits. Le film de genre a retrouvé ses lettres de noblesse aux yeux de la critique française qui a permis à It follows de David Robert Mitchel de trouver son public. Précédé d’un excellent bouche à oreille, ce film concept a fait trembler d’effroi plus d’un spectateur.
Peu de films sortis cette année ont suscité un enthousiasme à la fois critique et public. Avec son demi million d’entrées, Taxi Téhéran en fait partie. Une bonne nouvelle pour Jafar Panahi qui connait des difficultés grandissantes à faire des films dans son pays. Depuis son export aux états-unis, le trublion Quentin Dupieux, lui, va très très bien et très très loin. Réalité est la preuve de cette santé de fer. Enfin, sur tous les films français passés sur les écrans en 2015, retenons la présence d’une modeste fable en noir et blanc, autoproduite et oh combien généreuse. Quand je ne dors pas signe les débuts au cinéma de Tommy Weber. Prometteur.
Le top 2015
1Mountains may depart, de Jia Zhangke
2Au revoir l’été, de Koji Fukada
3 Mad Max : fury road, de Georges Miller
4 Les mille et une nuits Volume 1 : l’inquiet ,de Miguel Gomes
5 Le fils de Saul, de László Nemes
6 Vice Versa, de Pete Docter
7 It follows, de David Robert Mitchell
8 Taxi Teheran, de Jafar Panahi
9 Réalité, de Quentin Dupieux
10 Quand je ne dors pas, de Tommy Weber
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