Le 11 janvier 2019
Un Zemeckis en très grande forme signe ici un incontournable de ce début d’année. Un choc visuel et émotionnel.
- Réalisateur : Robert Zemeckis
- Acteurs : Diane Kruger, Steve Carell, Leslie Mann, Gwendoline Christie, Eiza Gonzalez
- Genre : Drame, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h56mn
- Titre original : Welcome to Marwen
- Date de sortie : 2 janvier 2019
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Résumé : L’histoire de Mark Hogancamp, victime d’une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, et qui, en guise de thérapie, se lance dans la construction de la réplique d’un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou lui-même.
- (c) 2019 Universal Studios
Notre avis : Serions nous dans l’ère du retour des glorieux anciens ? Après Steven Spielberg et son Ready Player One l’an dernier, c’est au tour de son comparse Robert Zemeckis d’effectuer son retour au sommet avec Bienvenue à Marwen. Et comme le premier cité, Zemeckis semble retrouver tout son talent en s’attaquant à un sujet qu’il est probablement le seul à pouvoir traiter : lui même, et plus largement, son cinéma.
En effet, l’histoire vraie de Mark Hogancamp (issue du documentaire Marwencol), ex-illustrateur victime d’une violente agression et depuis réfugié dans le monde imaginaire de Marwen, ou ses figurines prennent vie, est le parfait véhicule pour le processus d’introspection du cinéaste.
- (c) 2019 Universal Studios
Dans le monde de Marwen, Hogancamp devient Hogie, soldat américain luttant sans cesse contre les nazis (ses agresseurs dans la vie réelle) accompagnés des habitantes du village ou il a élu résidence, chacune d’entre elles symbolisant l’une des femmes de la vie du créateur (de son aide à domicile à sa charmante nouvelle voisine) qui capture l’histoire de ce petit monde au travers de l’objectif de son appareil photo, faisant écho à la caméra du réalisateur. Ainsi, Zemeckis n’hésite pas lui non plus à projeter ses propres obsessions dans celles de son personnage principal : en premier lieu son érotomanie avouée, via l’hyper sexualisation régulière des "pépés" comme Hogie les nomment (ce qui aura valu au film quelques critiques assez malvenues) ; également son goût pour la violence graphique, plus présent que jamais (avec des marionnettes, on peut tout se permettre). La mise en abîme de la carrière du cinéaste atteint son paroxysme alors qu’il cite de manière étonnamment frontale Retour vers le futur par le biais de sa machine à voyager dans le temps.
- (c) 2019 Universal Studios
Hogancamp est incarné à l’écran par Steve Carrell. Véritablement habité et bouleversant, celui que l’on à d’abord connu en tant que star de la comédie US (notamment dans les films d’Appatow ou d’Adam McKay) prouve à qui en doutait encore qu’il est capable de s’imposer dans un véritable rôle dramatique, loin des interprétations de comique dépressif mais pas trop dans lesquelles il a parfois tendance à s’enfermer. L’acteur s’épanouit ici dans la peau d’un personnage dans la plus pure tradition des héros de son metteur en scène, à l’instar de ceux joués par Tom Hanks dans Forrest Gump ou Seul au monde : déconnectés de la réalité par la force du destin, mais doté d’une emprise sur le (ou leur) monde, que l’on ne soupçonnait pas.
- (c) 2019 Universal Studios
En tant que pionnier du cinéma virtuel, Zemeckis est attendu au tournant sur le plan visuel à chaque nouvelle sortie. Là encore, il ne décevra pas, amenant la Performance Capture (qu’il a grandement contribué à populariser) à un niveau certainement jamais atteint : les doublures numériques des acteurs sont criantes de vérité, au point qu’il faille souvent s’y reprendre à deux fois pour discerner le virtuel du réel. La maitrise de l’environnement fictif ici à l’œuvre est également bluffante, et certaines scènes de Bienvenue à Marwen n’ont rien à envier à un blockbuster d’action.
Il y a tant à dire sur le métrage que cet article pourrait être interminable. Nous nous contenterons d’affirmer que Robert Zemeckis, jusqu’alors en perte de vitesse, vient d’accoucher de l’un des films les plus brillants de sa carrière, un extraordinaire récit de guérison post-traumatique doublé d’une prouesse technologique inédite. A ne manquer sous aucun prétexte.
- (c) 2019 Universal Studios
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