Le 5 juillet 2020
L’art et la manière de transformer ce personnage godiche en une jeune femme inventive et moderne.
- Réalisateur : Bruno Podalydès
- Acteurs : Claude Perron, Denis Podalydès, Josiane Balasko, Karin Viard, Jean-Noël Brouté, Philippe Uchan, Michel Vuillermoz, Vimala Pons, Isabelle Candelier, Emeline Bayart, Florence Muller
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h42mn
- VOD : OCS Max
- Date télé : 5 juillet 2020 09:55
- Chaîne : OCS Max
- Date de sortie : 20 juin 2018
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Résumé : Bécassine naît dans une modeste ferme bretonne, un jour où des bécasses survolent le village. Quand elle devient, sa naïveté d’enfant reste intacte. Elle rêve de rejoindre Paris mais sa rencontre avec Loulotte, petit bébé adopté par la marquise de Grand-Air va bouleverser sa vie. Elle en devient la nourrice et une grande complicité s’installe entre elles. Un souffle joyeux règne dans le château. Mais pour combien de temps ? Les dettes s’accumulent et l’arrivée d’un marionnettiste grec peu fiable ne va rien arranger. Mais c’est sans compter sur Bécassine qui va prouver une nouvelle fois qu’elle est la femme de la situation.
Critique : Ces dernières années, les adaptations de bande dessinée au cinéma, plus ou moins réussies, ont été légion. Il fallait bien le sens de l’émerveillement de Bruno Podalydès et son goût de la poésie un brin désuète pour faire revivre avec bonheur ce personnage créé en 1905 par l’écrivaine Jacqueline Rivière et le dessinateur Emile-Joseph-Porphyre Pinchon.
- Copyright Anne-Françoise Brillot
Dans la France rurale (rien n’indique qu’il s’agisse de la Bretagne) du début du vingtième siècle, la toute jeune Bécassine grandit entre des parents paysans qui, exténués par les travaux de champs, ont peu de temps à lui consacrer. Ils ronflent si fort qu’ils font fuir la petite souris dont elle attend le passage alors qu’elle vient de perdre sa première dent de lait. L’oncle Corentin (l’excellent Michel Vuillermoz) à l’imagination fertile la prend sous son aile et c’est avec lui qu’elle passe la majeure partie de son enfance. Une fois passée cette première partie sans grand intérêt mais nécessaire pour bien comprendre la personnalité généreuse et créatrice de celle qui n’a rien à voir avec l’image de demeurée dont on a coutume de l’affubler, on entre dans le vif du sujet.
- Copyright Anne-Françoise Brillot
Arrivée à l’âge adulte et lassée de la vie à la campagne, Bécassine souhaite partir à la découverte de Paris (qu’elle n’atteindra jamais et qui sera symbolisée par une belle image aux couleurs ocres d’un champ de blé au bout duquel trône fièrement la Tour Eiffel). Les chemins du hasard la mettent en présence de la marquise de Grand Air (l’impeccable Karin Viard). Séduite par sa débrouillardise et son bon sens, celle-ci l’embauche comme nourrice pour Louise-Charlotte dite Loulotte, sa fille adoptive. Autour d’une Bécassine (brillamment interprétée par Emeline Bayart qui a déjà collaboré avec Bruno Podalydès dans Bancs publics, puis Adieu Berthe) sans cesse enthousiaste (elle découvre l’eau courante, l’électricité, le téléphone), inventive (elle crée le biberon automatique, l’éjecteur d’œuf) et moderne (elle veut passer son permis de conduire, se révolte du sort parfois rude réservé à cette époque aux enfants) s’articule une brochette de personnages (parmi lesquels on reconnaît les acteurs fétiches du réalisateur) pittoresques et amateurs de gags farfelus qui font oublier une mise en scène quelque peu ronronnante, à quelques exceptions près.
- Copyright Anne-Françoise Brillot
Dans cette grande demeure bourgeoise où chacun, tant maîtres que domestiques, s’applique à donner le change, on rencontre Karin Viard qui s’empare avec une facétie non feinte du rôle de cette marquise coquette et extravagante s’amusant à semer le trouble auprès du conventionnel Mr Proey-Minans à qui Denis Podalydès prête élégamment ses traits, puis cet improbable marionnettiste mi-escroc, mi-charmeur endossé par le réalisateur lui-même mais également une galerie de seconds rôles aux caractères bien trempés. Bien loin de tous ces faux-semblants qui lui sont étrangers, la jeune femme à la célèbre robe verte, dépouillée de la moindre once de cynisme, fait tout naturellement triompher la gentillesse et la sérénité tout au long de cette histoire et la transforme en une fable régénérante qui nous replonge sans mièvrerie ni tapage dans le monde de l’enfance. Une bouffée d’oxygène !
Diffusé le 20/04, en replay jusqu’au 16 juillet 2020 sur OCS Max.
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