Le 14 mars 2018
Ce drame historique au budget dispendieux ne fait pas toujours dans la dentelle mais a le mérite d’éclairer un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale.
- Réalisateur : Ryoo Seung-wan
- Acteurs : Hwang Jung-min, So Ji-seob , Song Joong-ki, Lee Jung-hyun, Kim Su-an
- Genre : Action, Historique, Film de guerre
- Nationalité : Sud-coréen
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 2h17mn
- Titre original : Gun-ham-do
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 14 mars 2018
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Résumé : Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de Coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin sauver le plus grand nombre de prisonniers...
Critique : Ryoo Seung-wan est un artisan à succès du cinéma sud-coréen, qui a œuvré dans le polar décalé (City of Violence) ou le film d’espionnage alambiqué (The Agent). Sa dernière production a bénéficié d’un budget confortable, au service de la reconstitution d’un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, alors que l’armée japonaise sévit de terribles revers, des civils coréens enrôlés de force dans la mine de charbon située sur l’île de Hashima ont soif de rébellion et d’évasion. En attendant, ils subissent les humiliations et les actes barbares de soldats les traitant comme du bétail. Les hommes et les pré-adolescents sont sommés de galérer au fond de la mine, livrés au danger des inondations et explosions, quand les femmes et les jeunes filles sont transformées en prostituées ou domestiques serviles. Le récit propose un échantillon de personnages représentatifs des classes moyennes et populaires de l’époque, de l’universitaire au père de famille ouvrier : on y trouve même un chef de mafia tentant en vain de jouer au caïd dans un lieu où son ancien statut n’impressionne guère.
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Mais la figure qui se détache de la narration est un chef d’orchestre pétulant qui essaye d’abord de séduire par son art les autorités japonaises afin de sauver sa peau et celle de sa fillette, avant de se révéler l’un des prisonniers les plus héroïques. Le film est d’une réelle efficacité et dispose du savoir-faire d’une équipe technique qui s’est donnée à fond : gigantesque décor extérieur conforme au site de l’époque, objectifs de grand angle et mouvements d’appareil vertigineux pour les nombreuses scènes de foule, usage de lampe-torches pour accentuer l’authenticité : les collaborations du décorateur Lee Hwo-kyoung (The Strangers) et du chef opérateur Lee Mo-gae (J’ai rencontré le diable) ont ici été essentielles. On regrettera cependant un montage à la truelle dans certains passages, des effets gore déplacés et, de manière générale, une certaine complaisance dans la reconstitution de la violence, que le réalisateur, n’en doutons pas, souhaite dénoncer.
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Aussi, était-il nécessaire de faire des militaires japonais (officiers ou militaires du rang) des brutes épaisses de film d’horreur ou de thriller, plus ricaneurs que la famille de Leatherface, plus sadiques que Robert De Niro dans Cape Fear ? Pas sûr que cela facilite le travail de mémoire, pourtant indispensable, que l’Unesco a recommandé au gouvernement japonais. Concernant sa démarche, Ryoo Seung-wan a en fait déclaré : « L’essentiel pour ce film, c’est la tension et le suspense qu’on a cherché à installer. Les personnages traversent une crise qu’ils n’auraient jamais imaginé traverser - une crise face à laquelle ils sont totalement impuissants et qui bouleverse leur vie. Ils abordent cette crise chacun à leur façon : certains décident de se battre, d’autres rendent les armes. Par moments, ils se serrent les coudes, et à d’autres s’affrontent. Le spectateur ressentira cette tension tout au long du film car on ne peut jamais savoir ce qui va se passer à la scène suivante. En effet, l’histoire est constamment ponctuée de rebondissements totalement inattendus ». En fin de compte, pour peu que l’on fasse abstraction des réserves formulées, son métrage reste sur les plans narratif et visuel un spectacle honorable, qui confirme la diversité du cinéma sud-coréen.
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