Basquiat - Julien Voloj, Søren Mosdal - chronique BD

S’appuyant sur autant de faits réels que de chapitres, depuis quelques tristes souvenirs jusqu’aux dernières soirées, ou encore les happenings, ce récit complet retrace vingt sept ans en cent trente-six pages, ce qui est court pour la vie et pour un roman graphique.

Hormis les passages oniriques, qui transpirent cependant d’une certaine vérité, il faut donc reconnaître des visages d’artistes, journalistes et agents qui ont existé, dans ce tourbillon de la vie new-yorkaise de son époque.

Comme toute biographique, le but est de ne pas juger les actions, les choix, pour faire respirer avec objectivité un homme, un artiste, une idée. De ce côté-là, il y a bien une mise à distance, notamment dans ses relations amoureuses ou son lien avec la drogue, qui permet de voir cet homme comme un personnage à plusieurs instants, et ce sont les dates et les lieux qui viennent rappeler son existence, aussi éphémère qu’elle fut.

Julien Voloj, Søren Mosdal / Soleil

Avec un dessin qui colle parfaitement à l’ambiance et aux œuvres de Jean-Michel Basquiat, le format de roman graphique un peu petit ne rend pas justice à certaines pages qui s’imposent comme de vraies appropriations graphiques de l’artiste par le danois Mosdal. C’est un travail consistant et laborieux qui a été engagé ici pour amener une vraie ambiance, entre traumatismes et fulgurances, et dont l’esprit se colle à chaque page. En le relisant, c’est une visite au musée qui s’impose finalement au lecteur, même non connaisseur du travail de Basquiat.

Julien Voloj, Søren Mosdal / Soleil

Cette biographique respecte à la fois la vie du peintre et son œuvre, flirtant avec un sombre hip-hop et un punk jazz qui manque seulement en bande son. Les amoureux d’art seront comblés, les profanes pourront découvrir à l’envi.