Bangkok dangerous

Les coups de feu claquent sec et la victime, sans rémission possible s’effondre. En Thaïlande les tueurs à gage selon la police sont au nombre de 1500, mais en réalité ils sont légion. C’est le thème choisi par les jumeaux Oxide et Dany Pang pour évoquer l’histoire d’un tueur à gage à la petite semaine, fragilisé par l’amour.

Kong vit dans un monde silencieux. Seul importe un pistolet bien nettoyé, la précision du geste, l’œil de lynx. C’est à ces conditions que les cachets lui permettent de survivre dans un taudis de Bangkok. Loin des clichés touristiques, les réalisateurs montrent la pauvreté, la corruption, la saleté et les difficultés rencontrées par le petit peuple.

Si la réalisation technique du film est certainement excellente, elle est un peu à l’image de ce tueur à gage qui travaille avec perfection mais ne ressent rien. Le passage du noir et blanc à la couleur glisse très habilement, caméras au poing se meuvent avec dextérité, les trouvailles sont touchantes mais tout ceci ne parvient pas à faire oublier la simplicité du scénario. Les grands thèmes : l’amour, l’amitié, la vengeance et la rédemption sont bien au rendez-vous mais les réalisateurs, habiles voire brillants techniquement, se révèlent patauds et anodins dans les dialogues, forcément assez rares. Les acteurs, sont néanmoins excellents. Une belle boîte celluloïd, mais une belle boîte vide. Il faut cependant miser sur une maturité à venir de ces jeunes réalisateurs qui pourraient bien, un jour, nous surprendre.