Le 3 octobre 2021
Un juge désabusé croit trouver le coupable idéal en la personne d’un puissant industriel. Peinture drôle et féroce de la société italienne signée par Dino Risi, l’un de ses meilleurs spécialistes.
- Réalisateur : Dino Risi
- Acteurs : Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Yvonne Furneaux, Renato Baldini, Ely Galleani , Enrico Ragusa
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Les Acacias, Titanus
- Durée : 1h43mn
- Reprise: 1er septembre 2021
- Titre original : In nome del popolo italiano
- Date de sortie : 15 décembre 1971
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Résumé : Le juge Bonifazi (Ugo Tognazzi), après plusieurs années d’exercice, n’a plus guère d’illusions sur la société qui l’entoure. La mort suspecte d’une jeune femme probablement call-girl, va l’amener à suspecter Santenocito (Vittorio Gassman) un important industriel qui représente tout ce qu’il déteste.
Critique : Sous prétexte de comédie, Dino Risi livre ici une œuvre très noire, tout à fait cynique et désabusée. Le petit juge, de gauche à n’en pas douter, qui s’est fait tout seul, n’a jamais vraiment brillé et n’est finalement pas très sympathique. Dans dans un tribunal qui tombe en ruines et dont il va falloir déménager, il se dispute avec ses collègues et se fait remonter les bretelles par un médecin légiste. Il semble chercher l’affaire sur laquelle il va pouvoir se rattraper. C’est avec délectation qu’il va tout faire pour mettre en accusation ce capitaine d’industrie mégalomane, pas vraiment sympathique non plus : hâbleur, bavard, sans scrupules, qui se croit au-dessus des lois. Celui-ci va faire tout et n’importe quoi, y compris décider d’interner son père, potentiel témoin, sans que l’on sache pour autant s’il est réellement coupable.
Avec ses fidèles comparses Age et Scarpelli, Dino Risi démonte crûment la société italienne de l’époque avec une étonnante vision de son avenir : les juges, avec la lutte anti mafia, vont bientôt vivre une période très noire et le personnage de Santenocito annonce d’une certaine manière ce que sera Berlusconi à partir des années 1980. Toujours est-il que toutes les sensibilités politiques sont renvoyées dos à dos dans un véritable dialogue de sourds.
Le cinéaste utilise avec délectation deux de ses interprètes favoris au meilleur de leur forme. Ugo Tognazzi, flegmatique, misanthrope, aux gestes toujours mesurés, et Vittorio Gassman, le menton vainqueur, volubile, méprisant, adepte de l’ostentatoire et du mauvais goût. Rien que d’assister aux échanges de ces deux-là est un véritable plaisir.
Les autres qualités du long métrage, outre celle-ci, en font l’une des plus grandes réussites du cinéaste, qui a su trouver un subtil équilibre de mélange de genres faisant mouche à coup sûr.
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