De bonnes chaussettes pour l’au-delà
Le 4 octobre 2012
Profondément émouvant et incroyablement léger, le premier long-métrage du comédien Louis-Do de Lencquesaing communique le sentiment de panique euphorisante de ses personnages bousculés par ce qui leur arrive.
- Réalisateur : Louis-Do de Lencquesaing
- Acteurs : Denis Podalydès, Bernard Verley, André Marcon, Marthe Keller, Valentina Cervi, Xavier Beauvois, Laurent Capelluto, Louis-Do de Lencquesaing, Alice de Lencquesaing , Ralph Amoussou, Bernadette Le Saché, Laurentine Milébo
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h33mn
- Date de sortie : 17 octobre 2012
- Festival : Festival de Cannes 2012
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Profondément émouvant et incroyablement léger, le premier long-métrage du comédien Louis-Do de Lencquesaing communique le sentiment de panique euphorisante de ses personnages bousculés par ce qui leur arrive.
L’argument : Ada avait construit sa vie, elle en était contente, en tout cas elle croyait l’être. Elle avait l’air heureuse en couple, avait eu un enfant, prévoyait même de se marier, et pof... elle était tombée sur Paul... Un écrivain en plus, ce Paul, et qui vit seul avec sa fille, a une mère des plus envahissantes, et qui a la mauvaise idée de perdre son père alors même que cette histoire commence à peine... La vie s’accélère. Il était temps.
Notre avis : La présence intermittente de la voix-off du protagoniste narrateur (par ailleurs écrivain) donne un ton faussement sage de roman de formation à ce fort beau premier long-métrage de Louis-Do de Lencquesaing (il en a réalisé trois courts auparavant).
Or c’est bien de l’interminable sortie de l’enfance qu’il s’agit ici puisque c’est l’épreuve douloureuse de la mort du père qui bouleverse la vie du personnage et lui permet, à 40 ans passés, d’aimer à nouveau et de grandir encore.
On ne voit que brièvement à l’écran cette figure paternelle, incarnée avec la force de l’évidence par Bernard Verley, mais elle hante le film : on entend le message qu’il a laissé sur le téléphone portable, il réapparaît dans les rêves du protagoniste visualisés à l’écran et on ne cesse de parler de lui, notamment lors d’une inénarrable veillée funèbre où les sanglots font inopinément place aux fous-rires (l’histoire des chaussettes que la mère a mises à son mari décédé pour que, là-bas, il n’ait pas froid aux pieds).
- Au galop (Louis-Do de Lencquesaing 2012)
Cette scène surprenante, et hilarante, est l’acmé d’un film profondément émouvant mais incroyablement léger qui se refuse à emprunter le chemin balisé d’un scénario bétonné pour faire se croiser, se chevaucher (Au galop) les parcours d’un homme et de trois femmes bousculés par ce qui leur arrive et communiquer le sentiment de légère panique, angoissante et euphorisante à la fois, qui s’empare d’eux.
Comme le dit l’auteur la continuité a volé en éclats, les personnages ont pris le pouvoir [...] on est sur la brèche, on avance avec eux, on ne sait pas ce qui va leur arriver.
- Au galop (Louis-Do de Lencquesaing 2012)
La réussite du film repose évidemment sur la complicité de l’acteur-cinéaste avec ses interprètes. Si lui même est volontairement en retrait (tout en étant très drôle) et dessine parfaitement son personnage d’observateur traversé par les autres, les trois rôles féminins sont incarnées avec l’intense présence indispensable par Alice de Lencquesaing (la fille, la plus jeune mais aussi la plus adulte), Valentina Cervi (qui a bien la sorte d’inconséquence dans la passion de la jeune femme qui ne sait plus où elle en est, incapable encore de choisir entre deux hommes), et l’irrésistible Marthe Keller (la mère pas si folle après tout). Sans oublier un formidable Xavier Beauvois à fleur de peau (le frère).
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