Au galop - le test DVD

Le premier long métrage de Louis-Do de Lencquesaing est un séduisant récit de sortie tardive de l’enfance dont la réussite repose avant tout sur la complicité de l’acteur-cinéaste avec ses interprètes.

L’argument :Ada avait construit sa vie, elle en était contente, en tout cas elle croyait l’être. Elle avait l’air heureuse en couple, avait eu un enfant, prévoyait même de se marier, et pof... elle était tombée sur Paul...
Un écrivain en plus, ce Paul, et qui vit seul avec sa fille, a une mère des plus envahissantes, et qui a la mauvaise idée de perdre son père alors même que cette histoire commence à peine...
La vie s’accélère. Il était temps.

Notre avis : C’est de l’interminable sortie de l’enfance qu’il s’agit dans ce premier long-métrage de l’acteur Louis-Do de Lencquesaing puisque c’est l’épreuve douloureuse de la mort du père qui bouleverse la vie du protagoniste et lui permet, à 40 ans passés, d’aimer à nouveau et de grandir encore.
On ne voit que brièvement à l’écran cette figure paternelle et on ne cesse de parler de lui, notamment lors d’une inénarrable veillée funèbre où les sanglots font inopinément place aux fous-rires (l’histoire des chaussettes que la mère a mises à son mari décédé pour que, là-bas, il n’ait pas froid aux pieds).

Au galop (Louis-Do de Lencquesaing 2012)

Cette scène surprenante, et hilarante, est l’acmé d’un film profondément émouvant mais incroyablement léger qui se refuse à emprunter le chemin balisé d’un scénario bétonné pour faire se croiser, se chevaucher (Au galop) les parcours d’un homme et de trois femmes bousculés par ce qui leur arrive et communiquer le sentiment de légère panique, angoissante et euphorisante à la fois, qui s’empare d’eux.
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Au Galop (Louis-Do de Lencquesaing)

Le DVD

Au Galop (Louis-Do de Lencquesaing)

Une excellente édition DVD qui associe le film aux trois courts-métrages qui en sont en quelque sorte les esquisses.

Les suppléments

Excellente initiative de réunir, en guise de complément de programme, les trois court-métrages réalisés par Louis-Do de Lencquesaing avant Au Galop. On y reconnaîtra, à l’état d’esquisse, des motifs repris plus tard dans le long-métrage :

– Mécréant (1998, 9mn) mêle déjà un sens affirmé du cocasse à une situation tragique au cours d’une conversation téléphonique entre un fils mécréant (Louis-Do de Lencquesaing) et sa mère (Nelly Borgeaud) au sujet de l’enterrement religieux de la grand-mère alors qu’on attend aussi la naissance d’un nouvel enfant dans la famille.
– Première Séance (2005, 17mn) s’ingénie, un peu laborieusement, à entretenir un mystère sur le rendez-vous qui est au coeur d’une trame elliptique à l’allure de récit d’initiation tardive d’un protagoniste quadragénaire guidé par un ami plus âgé. Intriguant et non dénué de charme.
– Même pas en rêve (2008, 15mn) interprété par l’auteur et sa fille Alice ébauche le thème de la complicité père-fille dans une configuration qui sera développée dans Au galop.

– La bande-annonce du film figure également au programme.

– Précisons que sont proposées deux options de sous-titrage : pour sourds et malentendants ou en anglais.

Au Galop (Louis-Do de Lencquesaing)

Image

Le report bénéficie d’une définition impeccable et de superbes couleurs. On peut difficilement souhaiter mieux.
Son

Là aussi, le travail est d’une qualité irréprochable et accorde une belle présence aux voix et aux ambiances, en particulier si on choisit l’option Dolby 5.1.