Le 17 octobre 2014
Une occasion de rattraper cette fantaisie curieuse, de se laisser surprendre et porter par une Ariane Ascaride omniprésente.


- Réalisateur : Robert Guédiguian
- Acteurs : Ariane Ascaride, Roschdy Zem, Josh Charles
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Diaphana Édition Vidéo
- Durée : 1h32mn
- Date de sortie : 18 juin 2014

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– Sortie du DVD et du Blu-ray : le 22 octobre 2014
Voir ou revoir un essai audacieux, retrouver la famille Guédiguian dans une histoire plaisante, inhabituelle, servie par un DVD honnête.
L’argument : c’est le jour de son anniversaire et Ariane est plus seule que jamais dans sa jolie maison. Les bougies sont allumées sur le gâteau. Mais les invités se sont excusés... Ils ne viendront pas. Alors elle prend sa jolie voiture et quitte sa jolie banlieue pour se perdre dans la grande ville...
Le film : C’est le dix-huitième long métrage de Robert Guédiguian, le premier dans lequel Ariane Ascaride porte son vrai prénom. C’est aussi une parenthèse dans sa filmographie, un "film pour rien", une féérie. Certes, au détour d’un dialogue, on retrouve des remarques politiques sur le libéralisme ou le "no future" des jeunes. Mais dans l’ensemble, le propos est tout autre.
Regarder un film de Guédiguian, c’est se sentir dans une famille. On revoit avec plaisir les mêmes acteurs, les mêmes lieux. Mais cette fois, le cinéaste ose un genre difficile, peu présent dans le cinéma français : appelons-la fantaisie, faute de mieux. A mi-chemin du conte et de la parabole, avec un zeste de merveilleux, et une logique irréelle, le scénario propose de suivre (le verbe revient souvent) une femme, Ariane, qui elle-même suit des personnages. La référence à Alice au pays des merveilles, quasi explicite, la lie à un faux américain qui sait tout, un gardien qui ne garde rien, une tortue qui parle et de multiples anges bienveillants. Tout se passe comme si Guédiguian, lassé du monde comme il va, s’offrait un regard attendri sur les lieux et les êtres qu’il aime. A cet égard, le magnifique regard-caméra que nous adresse Ariane au restaurant, avant que la caméra s’envole au-dessus du toit et jusqu’à la mer, est le symbole même du projet : la beauté, la bonté sont partout. C’est la force du film, proposer une vision autre, une heure et demie de douceur.
Mais ce genre délaissé demande une délicatesse infinie, avec le risque du ridicule ou du grotesque. Peut-être est-ce pour cela que le film n’a pas vraiment rencontré son public, malgré une critique dans l’ensemble favorable. C’est toujours dommage, évidemment, mais surtout, on pourrait imaginer qu’un succès aurait ouvert la voie à d’autres fantaisies et révélé de nouveaux Capra. Mais la dernière réplique du film porte en elle les raisons d’un échec : "Le rêve a simplement disparu de notre horizon et je le regrette."
Les suppléments :
Outre les traditionnels diaporama et bande-annonce, le DVD propose un documentaire de 20 minutes : Au fil d’Ariane, entre sommeil et veille, d’Isabelle Danel, journaliste à Première. Il s’agit moins d’un making-of que d’une petite rêverie, avec des images du tournage, des réflexions sur les méthodes du cinéaste. Le commentaire est très écrit, comme un essai poétique.
L’image et le son :
On n’attend pas de ce genre de film des effets tonitruants. De fait, le son est clair, sans rien d’ostentatoire. Deux pistes sont disponibles : 2.0 et 5.1. L’image permet de suivre les multiples apparitions lumineuses d’Ariane Ascaride, avec clarté et malgré quelques rares fourmillements.