Jeux de miroir
Le 3 mai 2006
Romancier subtil et délicat, Peter Cameron se révèle un nouvelliste hors pair qui parvient à capter chez tous ses personnages leur vulnérabilité si humaine.


- Auteur : Peter Cameron
- Editeur : Rivages
- Genre : Roman & fiction

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Romancier subtil et délicat (Là-bas), Peter Cameron se révèle un nouvelliste hors pair qui parvient à capter chez tous ses personnages leur vulnérabilité si humaine.
"Au beau milieu des choses", c’est précisément à cet endroit de la vie de ses protagonistes que nous parachute Peter Cameron. Dans ce recueil de nouvelles, les personnages ne sont pas à un moment crucial de leur vie ; ils ne doivent pas prendre une décision qui risque de changer irrémédiablement leur futur... Il n’y a donc pas d’enjeu à chaque histoire, pas vraiment de suspense ou de dramatisation des événements. Tel un photographe, Cameron a simplement saisi des instantanés de vie avec une incroyable justesse et c’est ce qui rend ces anecdotes si bouleversantes : ces hommes et ces femmes nous ressemblent étrangement.
Julie vit une presque relation le temps d’un été studieux avec son prof d’algèbre. Tom emmène Joan dans la demeure familiale afin de lui faire sa demande en mariage, sans soupçonner un seul instant qu’elle puisse refuser. Robert et Lyle passent un week-end chez Marian, une amie mais également la sœur de son ex-petit ami : une situation quelque peu chaotique. A New York pour son vernissage, Jack se doit de rendre la traditionnelle visite de courtoisie à sa noble grand-mère...
Vingt nouvelles composent Au beau milieu des choses, vingt histoires qui sont autant de chemins de vie, si fragiles et si poétiques. Les hommes et les femmes y meurent, s’aiment, sont malades, disparaissent et, chacun à leur manière, tentent de démêler le fil de leur existence. Rien de palpitant à première vue, et pourtant on en ressort immensément ému.
Peter Cameron, Au beau milieu des choses (The half you don’t know traduit de l’américain par Anne Wicke), Rivages, 2006, 314 pages, 20 €