Le 6 février 2023
Une superproduction qui fait défiler les stars dans une sorte d’immense bal costumé. Pour le rire, c’est beaucoup moins la fête.


- Réalisateurs : Frédéric Forestier - Thomas Langmann
- Acteurs : Alain Delon, Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Jean-Pierre Cassel, Stéphane Rousseau , Jamel Debbouze, Clovis Cornillac, Adriana Karembeu, Jean-Pierre Castaldi, Zinedine Zidane, Franck Dubosc, Dany Brillant, Élie Semoun, Jérôme Le Banner, Bouli Lanners, Jackie Vernon, Sim
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Espagnol, Français, Allemand
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h53mn
- Date télé : 14 avril 2025 21:10
- Chaîne : TF1
- Date de sortie : 30 janvier 2008
- Voir le dossier : Astérix et Obélix

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Résumé : Pour remporter les Jeux Olympiques et permettre au jeune Alafolix d’épouser la Princesse Irina, Astérix et Obélix devront affronter le machiavélique Brutus, fils de César, au cours d’une Olympiade.
Critique : Après le grand succès public et critique du film d’Alain Chabat Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Gérard Jugnot est pressenti pour tourner un nouvel opus de la saga, parvient à réunir ses camarades du Splendid. Sur le papier, l’affaire s’annonce enthousiasmante, mais Albert Uderzo refuse le projet : Astérix en Hispanie ne se fera pas. Sera-t-il ressuscité un jour ? L’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, c’est vers un autre pays que lorgne cette nouvelle adaptation cinématographique : la Grèce, berceau de l’olympisme, qui avait suscité un célèbre épisode des aventures du petit Gaulois. Après un désaccord avec Uderzo, Claude Berri, initialement investi dans le projet, laisse les rênes à son fils Thomas Langmann. Depardieu confirme son accord pour une nouvelle prestation dans le rôle d’Obélix, José Garcia est un temps annoncé en remplacement de Christian Clavier, avant que Clovis Cornillac ne soit finalement choisi pour être Astérix. Le divertissement s’honorera également de la présence d’une "légende" : Alain Delon, qui n’avait plus tourné au cinéma depuis Les Acteurs, de Bertrand Blier, en 2000. Le conséquent budget de 78 millions d’euros fait de cette superproduction internationale, avec les apparitions de Zinédine Zidane et Michaël Schumacher, le film français le plus cher de tous les temps (à l’époque).
Ce contexte rappelé, il reste beaucoup moins à dire du résultat en lui-même : Frédéric Forestier et Thomas Langmann n’ont pas retrouvé la recette de la potion magique du rire. En dépit de l’énergie de Benoît Poelvoorde dans le rôle de Brutus, attaché à épouser sa promise et à tuer son père par tous les moyens, l’ensemble s’avère lourd, les gags sont épais (dès le "Besoin de rien envie de toi" entonné par Brutus à sa promise, on comprend que l’ombre de Chabat s’est définitivement éloignée). Le long métrage est mû par une unique velléité : faire défiler de manière ludique des stars de tous horizons, tourner les pages d’un véritable Who’s Who.
Francis Lalanne y côtoie Franck Dubosc, qui frôle Sim, dont la silhouette voûtée d’Agecanonix n’est pas si loin de Panoramix, incarné par Jean-Pierre Cassel (son dernier rôle, pas le plus inoubliable). Au détour de quelques scènes, on croise aussi Alexandre Astier, Elie Semoun, Djamel Debbouze, Amélie Mauresmo, Tony Parker.
Le divertissement n’ayant rien de probant à offrir, on se focalise sur ce conglomérat de people grimé que surplombe César-Alain Delon, dans une caricature convenue de lui-même (son monologue parsemé de références à sa filmographie est la plus paresseuse trouvaille qu’on aurait pu imaginer, son usage répété de la troisième personne du singulier avait déjà fait les beaux jours des Guignols, vingt ans plus tôt). Quant à Gérard Depardieu et Clovis Cornillac, ils sont complètement transparents, éclipsés par le cabotinage inutile de Poelvoorde, le rôle étant très mal écrit.
Bref, cet Astérix-là, pauvre en gags réussis, est un produit commercial frelaté.