Maya, une étudiante introvertie, rencontre à l’université un jeune homme mystérieux, Ilan, dont elle tombe profondément amoureuse. Exclusive et passionnelle, leur liaison s’aventure rapidement en un terrain inconnu de Maya, fait de plaisirs dont l’intensité n’a d’égale que la douleur dans laquelle ils sont atteints.
Totalement possédée, tant par Ilan que par ce qu’il lui révèle d’elle-même, Maya accepte les infidélités d’Ilan, à la condition qu’elle puisse assister, et participer, aux relations adultères. A la fois voyeur et visionnaire, à la fois bourreau et sacrifié, Ilan fait alors prendre conscience à Maya de son goût pour la soumission et son attirance pour les femmes.

Débridés, enchaînés, exigeants et dépendants, ce sont les corps qui commandent dans ce huis clos new-yorkais où la violence n’est plus infligée mais puissamment désirée. Au départ fascinante, cette explosion de masochisme devient acceptable parce qu’elle semble compatible avec le bonheur. Et le lecteur, insidieusement, se laisse aussi prendre au piège de cette alchimie qui s’affranchit de tout jugement moral. Mais à mesure que le roman avance, la profondeur que Julie Hilden tente de donner à ses personnages perd en crédibilité pour n’être plus qu’une instabilité caractérisée et un peu facile ; et quand c’est la souffrance et le sang qui l’emportent, la perversité de maître avec laquelle l’auteur traite son héroïne amplifie le malaise. Et le porte à un tel point de non-retour que le propos, c’est regrettable, en devient vain.