Le 1er juillet 2024
Très inégal sur le fond comme la forme, cette comédie absurde qui prend appui sur un célèbre fait divers nantais, ne décroche vraiment pas les rires à l’exception de quelques rares scènes.
- Réalisateur : Jean-Christophe Meurisse
- Acteurs : Romane Bohringer, Laurent Stocker, Philippe Rebbot, Anthony Paliotti, Juana Acosta, Vincent Dedienne, Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Gaëtan Peau
- Genre : Comédie, Comédie policière
- Nationalité : Français
- Distributeur : Bac Films
- Durée : 1h36mn
- Date de sortie : 26 juin 2024
- Festival : Festival de Cannes 2024
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Léa et Christine sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d’être arrêté dans le Nord de l’Europe…
Critique : Cela commence presque par un prix remis à deux enquêtrices de Facebook, en écho sans doute à cette drôle d’époque où les réseaux sociaux se substituent parfois au rôle des institutions. D’ailleurs, le policier qui survient à son tour sur l’écran jette un coup d’œil rapide vers un passager sur un vol qui le mène à Copenhague, croyant reconnaître l’affreux criminel qui a assassiné femme et enfants dans sa demeure bourgeoise. Évidemment, on se souvient de ce pauvre voyageur en Angleterre qui avait été injustement confondu avec Dupont de Ligonnès et avait été embarqué dans une incommensurable fièvre médiatique. Il n’y a pas de mystère, Les Pistolets en plastique reprend la fameuse affaire d’infanticide et de féminicide sur un mode résolument absurde et décalé. Jean-Christophe Meurisse réinvente ainsi une histoire criminelle dans un conte burlesque et rempli de gags.
- Copyright Bac Films
Mais voilà, le rire sonne aux abonnés absents une majeure partie du film. Certes, certaines scènes aussi cruelles que burlesques qui engagent d’ailleurs particulièrement les deux protagonistes sont vraiment drôles, faisant de leur couple détonnant un duo maladroit et attachant à la façon des Dupont et Dupont dans la célèbre bande dessinée. Le reste du temps, si l’on perçoit un intérêt certain du réalisateur à s’abstraire de la réalité dans une fiction joviale et déjantée, le propos demeure assez répétitif et peu propice aux fous rires.
Indiscutablement, Les Pistolets en plastique regorge de comédiens très habitués au genre comique et à la farce. Le film semble construit sur une série de saynètes qui se suivent mais ne permettent pas d’approfondir la personnalité des deux personnages principaux. On mesure bien qu’il se n’agit pas du but du cinéaste ; mais du coup, le récit se fige dans une tonalité assez éphémère, pour ne pas dire désinvolte. Les individus que l’on voit sur l’écran semblent arrachés à une scène de théâtre, passent et disparaissent avec le sentiment d’une certaine amertume. Seules les deux femmes qui enquêtent sur les traces de Bernardin constituent le fil conducteur d’un récit inégal. Pourtant, la première séquence mettant en scène deux médecins légistes qui se délectent du talent d’un policier, tout en découpant un cadavre sur la table, donne beaucoup d’espoir dans un récit qui s’essouffle rapidement.
- Copyright Bac Films
On est loin du délicieux jeu de massacres d’Oranges sanguines où une palanquée de comédiens délirants s’adonnaient avec perfection à ce style assurément acide. Le propos manque d’inventivité, et se démarque finalement par une suite de conventions narratives, en dépit et des apparences et des objectifs défendus par le cinéaste. Bref, Les Pistolets en plastique nous aura laissés sur notre faim, comme si le scénario s’était lui-même endormi sur un humour prévisible et faussement insolent.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.