Une nuit au musée
Le 8 septembre 2010
Hommage au cinéma des origines sous forme de conte teinté de grotesque. Un moment d’apesanteur et de magie filmé avec des bouts de ficelle dans l’hiver turinois.
- Réalisateur : Davide Ferrario
- Acteurs : Giorgio Pasotti, Francesca Inaudi, Fabio Troiano, Francesca Picozza
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : Arcades Vidéo
- Plus d'informations : http://www.rossofuocofilm.it/ifilm_...
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– Durée : 1h30mn
– Titre original : Dopo mezzanotte
– Sortie en DVD : le 5 octobre 2010
Hommage au cinéma des origines sous forme de conte teinté de grotesque. Un moment d’apesanteur et de magie filmé avec des bouts de ficelle dans l’hiver turinois.
L’argument : A Turin, Amanda, une jeune femme aux illusions perdues, partage sa vie entre son travail dans un fast-food et sa relation médiocre avec l’Angelo, une petite frappe voleur de voitures. Après une violente dispute avec son manager, elle est contrainte de prendre la fuite. Au milieu de la nuit, elle trouve refuge dans la vertigineuse Mole Antonelliana, transformée en musée du cinéma.
Notre avis : Davide Ferrario, né en 1956, avait attiré l’attention grâce à des comédies à fort ancrage social, marquées du sceau de la dérision, tels que Tutti giù per terra (1997) ou Figli di Annibale (1998). Mais ce n’est qu’en 2004, avec Dopo mezzanotte qu’il séduira un large public, en Italie et ailleurs. Sa carrière française, en juillet 2005, fut discrète et notre consoeur Rania Hoballah ne l’apprécia guère. (lire l’article ICI).
C’est pourtant un bien joli film situé dans une Turin hivernale dont les brumes et les frimas sont bien captés par la caméra digitale ultra légère de Dante Cecchin.
La dureté d’un univers urbain qui ne fait pas de cadeaux est bien présente, en particulier dans les relations de travail peu amènes entre Amanda (Francesca Inaudi, belle et troublante) et son (petit) chef et dans la description du quartier périphérique de la Falchera où elle habite et où ne va plus aucun bus après minuit.
On retrouve aussi des figures à la fois drôles et légèrement pathétiques proches de celles qui peuplaient les films précédents : la coiffeuse trop maquillée adepte de l’horoscope, le père retraité de Martino qui pêche à la ligne dans le Po sans jamais rien attraper, et surtout la bandes de petites frappes très pieds nickelés qui, dans leur café - quartier général, se mettent à entonner en duo un tube de variété pour remonter le moral de leur chef, l’Angelo (Fabio Troiano, très drôle).
Certes le regard de Ferrario est dénué de toute méchanceté malgré son sens indéniable du grotesque qui culmine lorsque l’Angelo, atteint bêtement par un vigile maladroit, agonise en voyant passer sur une affiche électorale le visage souriant de Silvio Berlusconi.
Dans cet univers somme toute assez réaliste, le personnage ouvertement keatonien de Martino (Giorgio Pasotti, lunaire et pince sans-rire même lorsqu’il se coince les doigts dans la boite aux lettres en postant un courrier) et le décor magique de la Mole Antonelliana apportent une note onirique, le commentaire en voix off, dit par la voix de Silvio Orlando, achevant de donner à l’ensemble l’allure d’un conte.
Le choix du musée du Cinéma comme lieu central de l’intrigue offre à Ferrario l’occasion de rendre hommage au cinéma des origines (la magie du réel qui ressurgit sur l’écran) et à se livrer à un jeu de citations et de références (Jules et Jim, Il Fuoco de Pastrone, 1915, dont on voit plusieurs extraits, Keaton bien sûr).
C’est parfois un peu trop appliqué, mais souvent subtil (les actualités turinoises de 1911 re-filmées par Martino dans la Turin de 2003).
La fascination des nombres (les séries de Fibonacci) et la musique (Daniele Sepe, Fabio Varovero et le bastringue endiablé de la Banda Ionica auquel s’adjoint à l’occasion Arthur H) achèvent de faire de Dopo mezzanotte un moment d’apesanteur, les maladresses du film ne faisant finalement qu’en rendre le charme plus entêtant.
Un extrait : ICI
Le DVD
Une édition française en DVD, sommaire mais de bonne qualité, sera disponible le 5 octobre 2010 dans la collection Solaris découverte
Les suppléments
Programme minimal. On n’aura droit qu’à la bande annonce.
Image
Les teintes bleutées de ce film hivernal tourné en caméra digitale sont parfaitement reproduites sur le DVD. La définition est irréprochable.
Son
Les voix sont parfois un peu lointaines en raison des aléas de la prise de son directe, Ferrario refusant la post-synchronisation (Il a bien raison). La piste 5.1, qui donne une vraie présence aux bruits et surtout aux entraînantes musiques de la Banda Ionica, est préférable à la simple piste stéréo, moins percutante.
Galerie Photos
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