Anima nera - Roberto Rossellini - critique

Critique : L’apparence de couple modèle ne tient pas bien longtemps. Adriano, très attentionné, semble aussi agité et multiplie les propos contradictoires et flous dès qu’il s’agit de leur avenir. De retour à Rome, on va comprendre que notre homme, finalement désargenté, vit de petites combines autour d’une concession automobile tenu par une femme (Yvonne Sanson) à qui il doit beaucoup. Alors qu’Adriano est absent, Marcella reçoit la visite d’une inconnue (Eleonora Rossi Drago) qui l’informe d’un héritage scandaleux dont son mari doit être bénéficiaire. Son épouse disparaissant, il va tenter de renouer avec Mimosa (Nadja Tiller), un ancien amour.

Étonnant film au traitement assez classique dans la carrière de Roberto Rossellini, qui dépeint ici la personnalité d’un homme traumatisé par la guerre, beau parleur et charmeur, ayant usé de ses charmes pour s’élever dans la société. Au moment où il compte se ranger, il va être rattrapé par les fantômes de son passé.
On pourra reprocher au film d’être trop bavard et souvent statique.

Le personnage principal, brillamment interprété par un Vittorio Gassman, particulièrement ambigu, se démène entre mensonges et trahisons. Côté féminin, on peut retenir les prestations tout en subtilité d’Annette Stroyberg (actrice à la courte carrière, surtout connue pour avoir été la conjointe de Roger Vadim), en jeune épouse trop naïve ; et de Nadja Tiller, amie fidèle d’une étonnante lucidité.

Un Roberto Rossellini tardif, qui reste surtout une curiosité, et n’a jamais été distribué en France avant une exploitation en VOD (2015).