Le 25 août 2021
Ad Astra est bien plus qu’un film de science-fiction. Il retrace l’incroyable destinée d’une relation entre un enfant et son père absent. Ce film sidérant comptera assurément dans l’histoire du cinéma américain.
- Réalisateur : James Gray
- Acteurs : Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Liv Tyler, Donald Sutherland, Jamie Kennedy, Ruth Negga
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 2h04mn
- Date télé : 16 novembre 2023 20:50
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 18 septembre 2019
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Résumé : L’astronaute Roy McBride s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers.
Critique : Cela commence par une chute gigantesque, depuis les hauteurs du ciel, jusqu’en bas sur la terre. Dès les premiers pas que Roy McBride effectue sur l’échelle qui le pousse vers le vide, le vertige saisit le spectateur. L’explosion a lieu et le corps de l’astronaute bascule irrémédiablement dans l’azur. Le spectateur suit ce petit corps d’être humain, face à l’immensité du ciel et de la terre, et l’on reconnaît déjà la mélancolie profonde du réalisateur.
- Copyright Twentieth Century Fox France
Un film de James Gray est toujours un événement. L’immense artiste fait un cinéma de la quête de sens. Toutes ses œuvres décrivent d’une manière ou d’une autre la difficulté pour l’homme de trouver sa place dans le monde et de tisser des liens affectifs, qui ne soient pas entravés par une impossibilité. Il s’agit d’un cinéma profondément mélancolique, qui ne peut laisser personne indifférent. Bien sûr, sa vision du cinéma s’écarte d’une simple logique de divertissement. L’artiste interroge la matière même de l’humanité, comme si les êtres que nous sommes étions en permanence habités par la mort et la fragilité du lien. James Gray est autant un conteur, un philosophe, un peintre et un cinéaste. Il évoque dans ses films la complexité de toutes les formes d’expressions, afin de témoigner de la difficulté pour chacun d’entre nous d’être soi. Ad Astra n’échappe pas à la règle, sinon que son film est sans doute le plus abouti de tous avec Two Lovers. Le cinéaste fabrique une œuvre intense, portée par une musique dense et romanesque et des dialogues qui se résument la plupart du temps à des pensées personnelles du héros.
- Copyright Twentieth Century Fox France
Le film raconte la quête d’un fils dans les fins fonds de l’espace. La société qui l’emploie tente de lui expliquer que son père, disparu depuis très longtemps, serait un obscur terroriste, déterminé à détruire la terre. Roy brave les épreuves, les manipulations, il échappe à la mort souvent, parce que la seule chose qu’il ait comprise, c’est que son père est vivant et qu’il habite quelque part, très loin, dans l’espace. Les ennemis qui jonchent le parcours quasi initiatique de Roy sont ses propres collègues, des pirates sans visage. On croirait que tout est pensé pour qu’il puisse rejoindre son père et en même temps, tout est fait pour l’en empêcher. James Gray raconte à travers cette figure des paradoxes, les impossibilités dans lesquelles notre humanité se perd. Le propos est grave, véritablement triste. Mais parce que la mise en scène est précise, parce que la photographie est somptueuse, le spectateur suit jusqu’à son terme cette quête existentielle et cosmique.
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Naturellement, Ad Astra est tout aussi le résultat du jeu stupéfiant de Brad Pitt. L’acteur assume la profondeur du regard et le vieillissement des traits. Tout le film met le comédien au bord du vacillement. Il se soumet à moult tests psychologiques, et pourtant, il affronte les épreuves avec une sagesse et une force merveilleuses. L’espace d’expression qui est offert à l’acteur ressemble à une sorte de temple où il éprouve les limites de sa propre humanité. A cela, s’ajoute une véritable beauté des univers cosmiques que l’astronaute traverse. Le visage est souvent barré par le casque, et l’on aperçoit dans la transparence de la vitre, les expressions du visage et le reflet des mondes qui l’entourent.
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Voilà donc peut-être le film le plus attendu de l’année. C’est celui aussi qui nous convaincra, si cela était encore utile, de l’immense talent de James Gray.
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