A very very sexy snuff movie - La critique

Voyage au pays de la série Z ultra-parodique.

L’argument : Trois sketches sexy et gore ramenant l’esprit Creepshow dans ce surprenant et parfois même hilarant long-métrage.
– SERIAL STARLETS – De jeunes starlettes se font assassiner en côte d’azur durant le festival de Cannes. Un détective simplet est envoyé afin d’assurer la protection des stars.
– A REALISTIC FRENCH HORROR MOVIE – Récemment arrive à Paris dans l’espoir devenir mannequin, trois jeunes femmes d’Europe de l’est sont kidnappés par un producteur de snuff-movie et se retrouvent prisonnières d’un tournage.
– 24 HOURS ALIVE – Sur le tournage d’une émission extrême de télé-réalité, de belles candidates sont confrontées a un dangereux tueur en série.

Notre avis : Tout d’abord, ne vous laissez pas abuser par le titre, A very very sexy Snuff Movie n’a de snuff que le nom. L’interdiction aux moins de 16 ans est due aux multiples scènes de nu des actrices -toutes les actrices- du film, se présentant comme d’honnêtes coupures publicitaires de strip-tease ponctuant la diégèse. En effet, pas la moindre petite trace de gore dans le long-métrage. Un choix étrange, s’agissant d’un film présenté comme snuff. Au vu du manque de moyens alloués à l’œuvre, on ne peut que se réconforter en admettant que c’est finalement pour le mieux.
Enchaînant les effets comiques, dont le budget ridicule est le principal responsable, on y découvre horrifié l’anglais approximatif des acteurs, les effets spéciaux d’un ringard consommé ou encore les prises de vue empruntées aux poncifs du film grand public de la fin des années quatre-vingt. Estomaqué, le spectateur en vient même a se demander si le long-métrage a effectivement été tourné en 2012... C’est pourtant le cas. Et à la surprise générale- la nôtre principalement-, A very very sexy Snuff Movie n’en demeure pas moins plaisant et prend de court tous les préjugés grâce à un traitement inattendu.
Si le premier segment nous plonge dans l’atmosphère d’une série Z, nous encourageant à sortir le pop-corn et à nous gausser du jeu des acteurs, le deuxième segment, A very realistic French horror movie capture immédiatement notre intérêt. De manière surprenante, le manque de moyens y est utilisé comme une arme, et qualifiant ironiquement ses protagonistes d’actrices en devenir, il justifie d’un même geste leur surjeu, ainsi que leur anglais approximatif.
La réalité dépasse rapidement la fiction et l’on en vient à se demander si les actrices de ce segment en sont vraiment où si le film n’était en fait qu’un rideau de fumée. Cela nous donne au moins un prétexte décent pour arrêter de grignoter nos pop-corn. Ce segment n’est pas sans rappeler l’épilogue de Snuff où l’actrice principale se faisant égorger par le réalisateur nous abandonne avec un énorme doute : était-ce vraiment intégré dans l’œuvre initiale ?
C’est en posant cette question que le film se rattache vraiment à la désignation du snuff puisque l’histoire dont il est question s’y rapporte. Le troisième segment quant à lui est malheureusement décevant puisqu’il nous replonge dans un univers burlesque de série Z commun, nous faisant oublier la puissance et les enjeux que dégageaient le récit précédent.
A very very sexy Snuff Movie s’égare donc entre la narration à sketch en compilant les transitions à la manière de Creepshow et les délires jusque-boutistes des productions Troma (The Toxic Avenger, Cybernator, Poultrygeist…). Malgré tout, si vous êtes amateur de série Z et que les baragouinement anglais ne vous font pas peur, lancez vous !