Le 9 août 2007
- Festival : Festival de Locarno 2007
Premières impressions de la 60e édition du festival suisse.
Premières impressions de la 60e édition du festival suisse.
Entré dans sa soixantième année, le Festival de Locarno s’affirme à nouveau comme la rampe de lancement d’un cinéma d’art et essai à l’équilibre économique parfois fragile mais déterminant. Parfait exemple du film fait avec des bouts de ficelles, La maison jaune, d’Amor Hakkar permet la percée du réalisateur dont le premier film Sale temps pour un voyou remonte à 1992. Ce récit sobre d’un père rapatriant avec un engin agricole le corps de son fils dans les Aurès dégage le cinéma des partitions nationales - le film concourt sous la double bannière française et algérienne - et fait la part belle à un récit dégraissé jusqu’à l’os. C’est une sorte de Straight story en Algérie, émouvante et sans apprêts.
Cette édition semble d’ailleurs privilégier ce type de cinéma, adaptant la sécheresse de moyens à l’épure créative (le français Capitaine Achab de Philippe Ramos, une libre adaptation de Moby Dick). L’ouverture au monde - la section Open doors consacre un important programme au Proche et au Moyen-Orient - est pourtant le meilleur atout de ce Festival de Locarno.
Si les célébrations de son soixantième anniversaire le replongent dans son histoire - la rétrospective Retour à Locarno est un florilège d’anciens Léopards d’or présenté par leurs auteurs, Les poings dans les poches par Marco Bellochio notamment -, le travail sur la mémoire n’est payant que lorsque Harun Farocki est derrière la caméra. Respite, le segment qu’il a réalisé pour Memories aux côtés de Pedro Costa et Eugene Green, est un travail brillant de démontage des images, un vade-mecum éthique pour les années à venir. Les archives filmées du camp nazi de Westerbork sont entrecoupées de fondus au noir dont les commentaires dirigent le regard du spectateur. Alors que le numérique révolutionne le cinéma, voilà un exercice moral pour tous les cinéastes.
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