Le 4 août 2014
- Acteur : Yvette Lebon
- Voir le dossier : Nécrologie
Vedette élégante du cinéma français des années 30 et 40, Yvette Lebon avait été la partenaire de Tino Rossi et Sacha Guitry. Elle était aussi connue pour des péplums italiens dans les années 50.
Son nom ne disait quasiment plus rien aux nouvelles générations de spectateurs, même cinéphiles. Yvette Lebon, qui allait fêter ses 104 ans, s’est éteinte à Cannes le 28 juillet, comme l’a confirmé un faire-part de décès dans le Figaro. Vedette appréciée des années 30 et 40, cette actrice fine et élégante était devenue, depuis la disparition de Paulette Dubost, la doyenne des acteurs français. Née à Paris le 14 août 1910, la jeune Simone Lebon avait entrepris des études de peinture et de danse avant d’être repérée par Alexander Korda puis Marc Allégret qui la dirigea dans Zouzou (1934), auprès de Joséphine Baker et Jean Gabin. Elle tourna alors des films reflétant la diversité de la production de l’époque, des comédies chantées au comique troupier en passant par des œuvres romanesques. Dans certains d’entre eux, elle s’effaçait face à des actrices comme Simone Berriau (Divine de M. Ophuls, 1935), ou Danielle Darrieux (Abus de confiance de H. Decoin, 1938). Mais elle connut une première consécration en interprétant le premier rôle féminin de Marinella (P. Caron, 1936), énorme succès de Tino Rossi. Sa carrière s’est poursuivie sous l’Occupation. Au cinéma, elle trouva son meilleur rôle dans Le destin fabuleux de Desirée Clary, tourné en 1942 par Sacha Guitry, et dans lequel elle partageait l’affiche avec l’auteur, Gaby Morlay et Jean-Louis Barrault.
À la même époque, elle devint la maîtresse de Jean Luchaire, patron de la presse collaborationniste, et fut l’une des people les plus en vue de cette période trouble. Elle fut à peine inquiétée à la Libération, échappant à l’épuration dont furent l’objet les actrices Arletty, Corinne Luchaire (fille de Jean) ou Mireille Balin. C’est qu’Yvette Lebon avait un réseau de relations diversifié, qui lui permit de passer au travers des mailles du filet. Elle se fit oublier un temps, et épousa le producteur américain Nathan Waschberger, dont elle aura un fils, Patrick, également producteur (Mr et Mrs Smith). Yvette Lebon effectua un come-back dans les années 50 en tournant des péplums italiens. Elle fut ainsi tête d’affiche dans Milady et les Mousquetaires, réalisé en 1952 par Vittorio Cottafavi. Toujours aussi mutine et altière, elle fit également partie de la distribution des Mystères de Paris (F. Cerchio, 1957), ou Ulysse contre Hercule (M. Caiano, 1962). Elle espaça ensuite ses apparitions, trouvant l’un de ses derniers rôles dans Cannabis (P. Koralnik, 1970), auprès de Serge Gainsbourg et Jane Birkin. De Charles Trenet à Gérard Barray, en passant par Georges Marchal, elle aura côtoyé des partenaires divers de plusieurs générations. Yvette Lebon vécut à Beverly Hills jusqu’en 1992, date de la mort de son époux, puis rentra en France, et s’installa sur la Côte d’Azur. Elle devait être enterrée à Hollywood.
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