La princesse des neiges
Le 8 septembre 2020
- Réalisateur : Tadashi Imai
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : KL Films, ESC Distribution
- Durée : 89 min.
- Reprise: 20 janvier 2021
- Titre original : ゆき [Yuki]
- Âge : À partir de 8 ans
- Date de sortie : 9 août 1981
Synopsis DVD : Yuki vit au ciel avec ses grands parents, qui veillent sur la Terre. Le jour de ses 13 ans, elle est envoyée chez les humains pour faire revenir la paix.
Source : ESC Distribution
Coffret : 1 DVD + 1 BLU-RAY + 4 CARTES POSTALES
Résumé : Yuki vit au ciel avec ses grands-parents, qui veillent sur la Terre. L’année de ses treize ans, elle est envoyée chez les humains pour faire revenir la paix. Elle aura un an pour mener à bien sa mission, au risque d’être transformée en un sombre vent hurlant. Confrontée au mauvais sort des habitants d’un village du Japon féodal, elle découvre que la cause de tous leurs maux est bien plus mystérieuse que ce que l’on croit...
- © KL Films / Mushi Production / Nikkatsu Corporation
Plus qu’un film pour enfants, Yuki est un chef-d’œuvre de l’animation qui permettra aux cinéphiles de découvrir l’une des sources d’inspiration de Princesse Mononoké, mais aussi et surtout le cinéma de Tadashi Imai, auteur encore méconnu, malgré un Ours d’Or à Berlin pour ses Contes cruels du bushido (1963).
Critique : Quand on a grandi durant l’âge d’or de la japanimation, visionner la version restaurée de Yuki, le secret de la montagne magique procure une expérience similaire à celle qui consisterait à découvrir un épisode du feuilleton animé que l’on regardait, chaque après-midi, en rentrant de l’école : alors qu’il s’agit d’un film que l’on n’a jamais vu, il a le goût savoureux d’un des animes qui ont bercé notre enfance.
Sorti au Japon en 1981, mais inédit en France au cinéma, Yuki est le deuxième long-métrage produit par le second studio Mushi Production, qui, même si la structure d’origine avait dû fermer ses portes en 1973, s’employait à poursuivre l’œuvre commencée par son fondateur, Osamu Tezuka, avec les séries et les films inspirés de ses œuvres : le long-métrage évoque ainsi immédiatement, à la fois dans le trait et l’animation, les plus célèbres productions du premier Mushi Pro, Astro Boy, Le Roi Léo ou encore la trilogie Animerama, qui furent les premières œuvres que put découvrir le public occidental .
- © KL Films / Mushi Production / Nikkatsu Corporation
Écrit d’après une histoire de l’écrivain Ryūsuke Saitō comme un conte folklorique, le long-métrage animé de Tadashi Imai s’inscrit, ensuite, dans une tradition qui ne peut que raviver d’excellents souvenirs chez tous les nippo-cinéphiles : Yuki, dont le premier sous-titre français était Le combat des shoguns, reprend ainsi les éléments traditionnels du jidaigeki, seigneurs, samouraïs et paysans, et les rebondissements épiques de son intrigue ne sont pas sans rappeler des chefs-d’œuvre du genre comme les Sept Samouraïs (1954) ou Le révolté (1962) de Nagisa Oshima.
Mais ce sont surtout les amateurs d’animation qui seront frappés par la parenté entre Yuki et Princesse Mononoké : car, en choisissant comme personnage principal une jeune femme amenée à s’illustrer sur le champ de bataille et en refermant son long-métrage sur une confrontation dantesque entre son héroïne et une divinité titanesque, Hayao Miyazaki ne peut qu’avoir voulu rendre hommage à l’anime de Tadashi Imai.
- © KL Films / Mushi Production / Nikkatsu Corporation
Le long-métrage replonge, enfin, son spectateur dans l’époque à laquelle il a été produit. Car, bien qu’il ait collaboré durant le guerre à la propagande d’État en réalisant un film à la gloire de l’armée impériale, L’École militaire de Numazu (1937), Tadashi Imai adhéra, au lendemain de la défaite japonaise, au courant de la gauche sociale dont la lutte irrigua désormais sa vie et son œuvre, jusqu’à le contraindre à quitter la Tōhō pour avoir mené une grève : or, dans Yuki, qui fut le seul et unique long-métrage d’animation de sa longue carrière, le cinéaste prend résolument le parti des laissés-pour-compte, paysans, orphelins et mendiants, contre la caste des guerriers et des seigneurs, un choix qui relevait alors, tout simplement, de la décence commune.
Yuki, le secret de la montagne magique est, par conséquent, un film non seulement à voir mais aussi à montrer à ses enfants qui y apprendront, au gré des chansons, le sens de l’humanité et de la coopération.
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lecture de sam 25 janvier 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
J’ai été ravis de recevoir ce combo DVD / bluray.
Deja c’est une bonne idée de réunir les 2 supports ensemble, calaisse le choix du support.
J’ai trouvé l’histoire intéressante et il y a de beaux graphismes. J’avoue que je ne regarde pas souvent de films d’animation mais celui-ci est plutôt bien réussi.
Yuki vient avec ses grands parents dans le ciel. Sur terre, partout la guerre fait rage et le grand pere de yuki lui donne la mission de descendre sur terre pour faire cesser ses guerres et ramener la paix. Elle à un an pour mener à bien sa mission.
Je recommande ce film
ghis34 2 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Tout d’abord, merci de m’avoir permis de visionner ce film d’animation japonais.
La pochette du combo dvd/blu-ray, ainsi que les cartes postales, sont magnifiques : netteté de l’image, couleurs flamboyantes.
Le film proprement dit : j’ai trouvé les couleurs fades, le graphisme vieillot et l’image n’est pas assez nette à mon goût ( contrairement à ce que semblait suggérer la pochette).
L’histoire est fidèle au modèle asiatique : des gentils, des méchants, un soupçon de fiction, un héros ( ici une héroïne). Pas de surprise : le bien triomphe du mal. La musique n’est pas assez japonisante à mon goût, elle fait bien plus moderne que le film d’animation lui même.
Ce film est bien ficelé, avec du rythme. J’ai aimé la manière dont les combats sont suggérés sans en montrer trop.
A voir, oui !.... mais peut être pas à re-voir.
debydeb 4 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Déjà je trouve que le DvD en tant qu’objet est tres joli, avec de belles couleurs il donne envie de regarder le film. L’histoire est belle, avec une jolie morale, ceci dit j’ai vraiment été déçue par l’animation que je trouve assez vieillotte et les dessins sont moins précis et beaux que certains autres films d’animation japonaise. Il y a de jolies musiques et dans l’ensemble il se laisse regarder très facilement, ceci dit, je ne pense pas que ce soit la l’un des nombreux chefs-d’œuvre de l’animation japonaise.
purplerain 6 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Tout dans ce film montre que le dessin animé est ancien. On est sur un film de 1980 qui va fêter ses 40 ans. Les personnages, les attitudes, les visages, les voix ont pris de l’âge. Le film traine en longueur, et manque d’action.
L’histoire est interessante, les personnages attachants mais nous constatons que ce type d’animation est un peu vieillot comparativement aux dessins animés de nos jours.
Mes filles n’ont pas regarder plus de 15 minutes du film
C’est quand même une jolie découverte
Kirzy 7 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Ce dessin animé de 1981 ravira les parents nostalgiques du Club Dorothée !
Il permet de mesurer les progrès établis depuis par des maîtres de l’animation japonaise comme Miyazaki. Si la mise en scène a un certain charme désuet, les techniques mises en oeuvre sont assez modestes et donnent un rendu assez vieillot ( travellings sur plan fixe par exemple ).
Malgré ces limites, ma fille de 10 ans a beaucoup apprécié et a bien compris le message et les valeurs célébrés : le courage, la solidarité entre faibles qui permet de triompher. Le spectaculaire combat final avec le dieu de la Montagne magique lui a particulièrement plu, tout comme les jolies cartes postales accompagnatrices. Et le fait que ce soit une toute jeune héroïne l’a enchantée, surtout lorsqu’elle a sur le dos de Blizzard, le cheval céleste. Elle a même fait le rapprochement avec San de Princesse Mononoké.
Pour ma part, j’ai été séduite par le manifeste politique qui se cache derrière ce conte pour enfants. Tadashi Imai se place résolument du côté du peuple ( paysans, exclus, orphelins ) dans leur lutte des classes contre les oppresseurs : les belliqueux samouraïs, les seigneurs avides dans ce Japon féodal, la religion même.
Des plumes et des livres 7 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
En regardant Yuki, le secret de la montagne magique, j’ai été transportée dans mon enfance, quand je regardais les animes des années 1980/1990. Bien que datant d’il y a 40 ans, ce film d’animation de Tadashi Imai a été restauré et j’ai trouvé l’image très nette en visionnant le Blu-Ray. Comme si le film venait de sortir.
Bien entendu, on trouvera les animations, les voix très vintage voire vieillot par rapport à ce qu’il se fait actuellement. Mais si comme moi, vous avez grandi à l’ère de l’essor du manga et de l’anime, ça sera une madeleine de Proust.
Surtout que quand on remet le film dans son époque (1981), il était très moderne pour sa sortie !
Hormis le début et la fin qui sont très fantastique (Yuki et ses grands-parents étant des Dieux), le reste du film d’animation s’apparente davantage à un film épique et historique puisque l’on est dans le Japon féodal avec les paysans et leur seigneur, ainsi qu’avec les samouraïs. Les combats sont très bien faits, ils n’en montrent pas trop et on comprend parfaitement ce qu’il s’y passe.
L’histoire en elle-même n’est pas très originale mais c’est agréable à regarder. Une Déesse envoyée sur Terre pour guider les hommes… Un scénario classique.
A l’heure actuelle, Yuki, le secret de la montagne magique est un film d’animation simple, typique des années 80. Il plaira davantage aux nostalgiques des premiers animes qu’aux jeunes enfants d’aujourd’hui qui eux, sont habitués à la 3D…
En tout cas, j’ai passé un bon moment en visionnant ce film, je ne le connaissais pas et je suis ravie qu’il ait rejoint mes autres animes et films d’animation. De plus, j’aime bien les coffrets DVD / Blu-Ray, cela laisse le choix du support et quand on change d’appareil, ça permet d’éviter d’acheter un second disque. Et les cartes postales sont un petit plus qui fait toujours plaisir.
https://desplumesetdeslivres.wordpress.com/2021/02/07/film-danimation-yuki-le-secret-de-la-montagne-magique/
Root 7 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Totalement novice dans le domaine des anime, je suis en revanche souvent partante pour une découverte. Je me suis donc lancée dans Yuki, le secret de la montagne magique sans aucune idée préconçue… et je crois bien être passée à côté.
En m’intéressant, après visionnage, à ce qui entoure le film, je le comprends mieux. Il doit être replacé dans son contexte (il date de 1981), très marqué politiquement. L’imaginaire, ici, tient une place infime — je m’attendais à tout autre chose. Nous sommes dans le réalisme, dans l’expression d’opinions, l’animation au service d’une critique de l’oppression. Quid de l’esthétisme ? Les dessins sont simples, parfois simplistes, les décors pas forcément réussis. Les personnages sont peu attachants, pas suffisamment développés à mon sens, et trop empreints de manichéisme pour être réellement convaincants.
Cette édition Blu-Ray est quant à elle très jolie, incluant bonus et cartes postales.
À réserver aux initiés de l’animation nipponne, sûrement !
shamantao 8 février 2021
Yuki, le secret de la montagne magique - Tadashi Imai - Critique
Yuki est un film d’animation traditionnel datant de 1981 et réalisé par Tadashi IMAI. Il raconte l’histoire de Yuki jeune déesse vivant dans les nuages et envoyé sur terre par ses grand-parents pour qu’un petit village japonais retrouve la paix. Elle découvre que le village est convoité par plusieurs shoguns et va les aider à les combattre.
Le format 4/3 est bien respecté et la restauration est sans faille. Le doublage français d’époque a tout de même vieilli. Alors que la version japonaise fait plus sérieuse.
IMAI Tadashi dépend avec précision l’ère Azuchi Momoyama du point de vue de la jeune fille qui observe les usages et coutumes des paysans de l’époque. Plusieurs plans nous montrent en détails leur travail manuel.
Le sous texte de la lutte des classes est omniprésent tout au long des aventures de Yuki où elle se place à la fois en super héroïne et en inspiratrice malgré sa place de « petite fille de 13 ans ». Adopté immédiatement par cette famille d’enfants mendiants, elle déclenche, petit à petit, lutte après luttes, l’émancipation des ouvriers et des paysans, aidé en cela par son cheval réputé indomptable. Elle affrontera toute les injustices de la période pré EDO, les riches propriétaires, les shoguns, et même le volcan, ces épreuves semblent l’allégorie des épreuves qu’une jeune fille devenant femme devra surmonter elle aussi pour vivre en paix dans la société japonaise de la fin du siècle dernier. Sa pureté, représentée par ses habits blancs, son cheval blanc Fubuki, et la branche (d’olivier ?) qu’elle brandit tel un sabre, balaiera tous les obstacles dressés devant la solidarité des villageois et des enfants dont elle sera encore une fois l’inspiratrice, représentant le lien avec la nature que les japonais cultive tant. Et dont IMAI s’engage à décrire si souvent.
Soutenu et souligné par une belle mise en musique de Chito KAWACHI et des chansons de Sumiko YAMAGATA.
Les suppléments, l’interview d’Olivier Fallaix « Yuki du roman à l’image » nous présente bien le contexte dans lequel a été fait le film, à voir après le film pour éviter les spoiler. Et la carrière militante du réalisateur présenté par Pascal-Alex Vincent, nous fait comprendre ce qui a amené IMAI à réaliser ce film au départ destiné au enfants, mais dont le regard et la réflexion parlera à un public beaucoup plus large.