Sujet bateau, émotion nue
Le 13 mars 2008
Deux frères qui doivent apprendre à vivre. Un peu mélo (d’accord) mais émouvant (surtout).
- Réalisateur : Lone Scherfig
- Acteurs : Shirley Henderson , Jamie Sives, Adrian Rawlins, Mads Mikkelsen
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Les Films du Losange
- Durée : 1h45mn
- Titre original : Wilbur Wants to Kill Himself
- Date de sortie : 1er décembre 2004
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Résumé : Wilbur tente sans relâche de mettre fin à ses jours mais sans y réussir jusqu’à présent. Son magnétisme exceptionnel, surtout à l’égard des femmes, son esprit et son charme ne peuvent masquer son pessimisme. En fait, Wilbur est tellement déçu par la vie qu’il ne voit aucune raison de rester en vie. Tout le contraire de son jeune frère, Harbour, un incurable optimiste qui s’est fixé comme but dans la vie d’apporter du bonheur dans celle de Wilbur...
Critique Il y a du Whisky dans Wilbur. En sondant les modifications imperceptibles chez des personnages en plein tracas existentiel, la réalisatrice danoise Lone Scherfig (remarquée pour son premier Italian for Beginners, chaleureux film issu de la charte Dogme) embrasse avec générosité chaque personnage. L’interprétation transcende quant à elle leur dimension archétypale (les deux frères qui ont une vision de la vie dissemblable, les lourds secrets de la famille...).
En dépit d’un scénario conventionnel (mais qui dit qu’il n’y a pas de plaisir à prendre devant des histoires minuscules ?), le film murmure - sans asséner - des vérités essentielles sur la vie, l’amour et la mort, sans la moindre ombre cynique. À travers le prisme d’une famille brisée qui tente de se reconstruire, palpitent ici les aspirations de toute la condition humaine.
Entre suicides ratés, vies mornes et embrasements charnels, les personnages tentent de se défaire de leur routine et de changer de quotidien. En second plan, se dessine un ballet d’âmes seules à la recherche d’un grand amour qui n’apparaît pas forcément au moment où on s’y attend le plus. Une scène touchante à l’hôpital montre l’un des deux frères et une infirmière ergoter sur la façon de provoquer le désir chez une personne. Ce sont tous ces petits détails a priori anodins qui font le grand tout de cette chronique en demi-teinte, qui essaye de concilier situations mélodramatiques et touches d’humour noir. C’est une combinaison assez audacieuse mais l’ombre de Orphans (de Peter Mullan) plane un peu trop ostensiblement.
À bien des égards, l’ensemble est sans surprise mais certains passages provoquent des montées d’émotion inattendues, notamment lorsque les personnages confessent leur solitude, réalisent la chance qu’ils ont d’être en vie ou encore comprennent l’essentiel : qu’aimer est plus fort que d’être aimé.
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