Le 7 mai 2023
Elle avait une voix en or. Elle connut un immense succès, puis déclina lentement. Ce documentaire suit à la trace la trajectoire de la diva, adoptant véritablement le point de vue du monde médiatique : d’abord intéressé par ses chansons, puis mobilisé par ses frasques avec Bobby Brown.
- Réalisateur : Nick Broomfield
- Acteurs : Whitney Houston, Tony Anderson, Burt Bacharach
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Netflix
- Durée : 1h45min
- Date télé : 28 avril 2023 22:25
- Chaîne : Arte
- Titre original : Whitney : Can I Be Me
- Date de sortie : 1er février 2018
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Documentaire retraçant la carrière de la chanteuse Whitney Houston, de son heure de gloire au début des années 1990 à son décès soudain en février 2012.
Critique : C’est l’histoire d’une voix d’or qui se brise sur un rêve de gloire et d’argent, un récit sans cesse renouvelé au royaume du show-business. Mais la trajectoire de Whitney Houston est édifiante à bien des égards. Ce documentaire en est à la fois la preuve sur le fond et la forme. Son contenu évoque d’abord la trajectoire d’une petite fille éduquée dans un environnement musical privilégié (sa cousine Dionne Warwick est une célèbre chanteuse), mais qui est aussi consciente de ce que signifie le racisme, quand on est une Noire états-unienne, au cours des années 60.
La jeune Whitney apprendra très vite, à ses dépens, que dans l’industrie musicale également, l’image d’une chanteuse pop glamour est préférable, dès lors qu’on n’est pas une artiste blanche et qu’il s’agit de devenir numéro 1.
La première partie du documentaire aborde véritablement le parcours musical de l’artiste, mais aussi l’inimitié qu’elle suscite d’emblée chez certains auditeurs, qui lui reprochent notamment de produire une musique commerciale, destinée à satisfaire un très large public. Après avoir vendu des millions d’albums, battu le record de premières places successives détenues par les Beatles et les Bee Gees, après avoir connu un succès colossal avec Bodyguard et sa reprise mémorable de I Will Always You de Dolly Parton, Whitney Houston amorce un long et inexorable déclin.
Ce qu’on retient évidemment, dans cet hommage, c’est la voix de l’interprète, dont le film ne détaille absolument pas l’ambitus, comme si la technique de la chanteuse n’intéressait pas, au-delà des banalités proférées par les intervenants, qui invoquent volontiers le divin (star et don formant un tout symbiotique). Au fur et à mesure que le récit chemine vers une prévisible fatalité, la diva tragique seule semble retenir l’attention. Le beau conte, où elle se vit elle-même comme la fée Carabosse (elle se juge sa pire ennemie au cours d’une interview), devient un cauchemar sous projecteurs.
Le propos du documentaire s’infléchit, adopte à l’égard de la vedette la curiosité voyeuriste des journaux à scandale, se focalise sur la romance tourmentée de Whitney avec le chanteur américain Bobby Brown, véritable bad boy. En sa notoire compagnie, l’artiste plongera dans l’enfer des drogues, pas aidée par certains membres de son entourage, qui se montreront plus cupides que bienveillants.
Les vidéos intimistes, les coulisses des tournées où le vernis de la star se fissure, nous donnent l’impression d’être de trop. Whitney Houston a continué de produire des albums, sans doute médiocres, mais le film n’en a cure. Il se calque sur les réactions des médias que seules les ultimes prestations scéniques, largement entravées, semblaient exciter. Elles mobilisaient aussi l’attention des réseaux sociaux, entre rires et désolations.
En bout de course et à bout de forces, la chanteuse meurt dans une baignoire d’un hôtel luxueux de Beverly Hills. Comme Morrison, autre grand fracassé du show-business. Comme d’autres stars à venir, hélas, que les foules consommeront et consumeront.
Disponible du 17/07/2020 au 15/08/2020, sur www.arte.tv
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.