Le 3 mars 2021
Adaptation d’une saga de jeux vidéo devenu phénomène de société avec World of Warcraft, Warcraft, le commencement était attendu de pied ferme et beaucoup de méfiance par des fans attachés à un univers qu’ils connaissent sur le bout des doigts. Duncan Jones est-il aussi doué pour la réalisation que son père pour la chanson ? Verdict.
- Réalisateur : Duncan Jones
- Acteurs : Paula Patton, Dominic Cooper, Toby Kebbell, Ben Foster, Travis Fimmel, Clancy Brown, Ben Schnetzer, Robert Kazinsky
- Genre : Aventures, Fantastique, Action, Heroic fantasy
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 2h04mn
- Date télé : 1er octobre 2024 23:15
- Chaîne : NRJ 12
- Titre original : Warcraft - The Beginning
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 25 mai 2016
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Résumé : En Azeroth, la paix qui règne sur le royaume est sur le point d’être fragilisée par l’arrivée inattendue des Orcs. Ces derniers, forcés à l’exil et à l’abandon d’une terre mourante, ouvrent un portail entre leur foyer en déclin et les terres d’Azeroth afin de s’y installer durablement. Deux peuples pour une même terre. Soit l’alliance, ou la guerre.
Critique : Une adaptation qui a de la gueule avec des crocs. Une adaptation aussi crainte qu’attendue par une horde de fans, excités et inquiets de voir leur monde fétiche transcrit à l’écran par un (presque) illustre inconnu. Après les deux heures de projection (en réalité dès les premières minutes, impressionnantes) le constat est là. Warcraft, le commencement, au-delà de son sous-titre moisi, est une réussite flamboyante qui laisse espérer qu’avec de la passion, du temps et, ici, beaucoup d’argent, on peut faire d’un jeu video un très bon film. Passons sur la 3D, toujours inutile sauf à ruiner les couleurs flamboyantes du long métrage de Duncan Jones. Le réalisateur des remarqués Moon et Source Code s’est offert un beau gros jouet, après deux films de science-fiction à petits budgets. On peut se réjouir que son ambition n’ait pas été entamé par l’impressionnante machine marketing et la pression inhérente à ce genre de superproduction. Très respectueux visuellement du matériau d’origine, Warcraft déroule une histoire de conflit entre deux peuples que tout oppose dans un monde d’héroic fantasy qui s’éloigne des standards imposés par Le Seigneur des anneaux, pour proposer un univers plus coloré et fantasmé, moins immédiatement immersif peut-être, mais pas moins séduisant.
Séduisant, le film de Duncan Jones l’est assurément, et au-delà de la prouesse visuelle. Oubliez les bandes-annonces qui sonnaient faux, l’univers est crédible jusque dans le plus petit brin d’herbe. Les personnages, bien écrits au delà des archétypes, interprétés par un casting sans faute (de Ben Foster à Paula Patton, en passant par le Travis Fimmel de la série Viking ou Toby Kebbell, difficilement reconnaissable sous les traits d’un orque rebelle) s’inscrivent dans un récit très loin du manichéisme attendu au regard du synopsis. Dépassant très vite l’affrontement entre les vilains orques grimaçants et les nobles humains, le script assure plus d’une fois une charge émotionnelle forte. On s’attache aux personnages et à leurs destins, plus ou moins funestes, et la séparation d’avec le public n’est jamais facilitée par un traitement expédié du scénario, qui simplifierait la rupture. Ajoutez à cela quelques touches d’humour jamais envahissantes et toujours bienvenues pour assurer à ce Warcraft des personnages qui existent sous la couche des effets numériques.
Dommage, alors que la finesse de l’histoire et l’excellente caractérisation des personnages se retrouvent entachées par un rythme nerveux jusqu’à l’excès, qui oublie d’imposer aux spectateurs et au récit des moments de respiration dans ce tumulte guerrier. La musique de Ramin Djawadi (Game of Thrones) ne vient pas arranger l’affaire. Epique et plutôt réussie, elle oublie toutefois d’offrir un thème vraiment mémorable. Calquant son rythme sur celui du scénario, elle néglige ainsi par la force des choses quelques plages musicales plus douces dans une bande originale martiale, constamment sur le pied de guerre. Ces quelques réserves mises à part, il convient de saluer l’entreprise entamée par Blizzard (le studio de développement à l’origine des jeux Warcraft), qui coproduit le film, et s’assure ainsi un contrôle bienvenu sur la transposition d’un univers vidéoludique sur un écran de cinéma. Warcraft, le commencement, ça commence bien !
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