Rouges baisés
Le 14 mars 2005
Wladimir Kaminer dresse un tableau cocasse et extrêmement jovial de ses congénères, partis à la rencontre du Nouveau Monde.
- Auteur : Wladimir Kaminer
- Editeur : Belfond
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Allemande
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De quoi rêvent les déracinés de l’ancien empire soviétique ? De voyager, tout simplement. Wladimir Kaminer dresse un tableau cocasse et extrêmement jovial de ses congénères, partis à la rencontre du Nouveau Monde.
Voilà un roman qui, dès les premières pages, donne le sourire. Construit selon deux adages bien connus, "les voyages forment la jeunesse" et "il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis", ce récit de Wladimir Kaminer nous emmène dans les rêves des jeunes Russes pour qui découvrir les pays de l’Ouest au début des années 90 ressemble aussi bien à un privilège qu’à un incomparable bonheur.
Première étape, Berlin. Wladimir va s’installer avec un ami dans cette ville ni vraiment rouge ni tout à fait noire, et tirer de véritables plans sur la comète. Paris les attire ? Ecouter l’épopée désastreuse d’un couple d’amis et les embûches permanentes suffit à leur faire baisser les bras. Rien à voir avec le Paris de carton-pâte reconstitué par les autorités soviétiques à l’intérieur de leurs propres frontières, lisse et avenant. Alors quoi ? L’Amérique ? La Crimée, région balnéaire chic et pas chère pour touristes russes ? Le Danemark, au milieu des hippies et des opposants à la société de consommation ?
De destination en destination, de récits de voyages en petites virées, les deux hommes se perdent, la tête leur tourne. C’est un hymne à la joyeuse désullision que compose Kaminer. Toutes ces civilisations, ces régions, ces cultures dont la Russie les a toujours privés, n’ont finalement pas grand-chose à leur envier. Et voilà un écrivain qui manie l’humour à chaque page, qui regarde d’un œil amusé se fissurer les frontières et son peuple se réveiller. Un petit air qui ressemble à celui déjà entendu dans le Goodbye Lenin ! de Wolfgang Becker, plein d’une naïveté touchante et d’un paquet d’illusions perdues. L’art et la manière de voir la vie en rouge...
Wladimir Kaminer, Voyage à Trulala (Die Reise nach Trulala, traduit de l’allemand par Jeanne Etoré-Lortholary), Belfond, 2005, 148 pages, 18,50 €
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