Vertiges de l’amour
Le 24 octobre 2013
Cette œuvre enchanteresse marque le retour en France de Max Ophuls. Le style élégant et le ton désabusé en font un film emblématique de son auteur.
- Réalisateur : Max Ophuls
- Acteurs : Danielle Darrieux, Gérard Philipe, Simone Simon, Serge Reggiani, Daniel Gélin, Nicole Régnault, Anton Walbrook, Simone Signoret, Isa Miranda, Jean-Louis Barrault, Robert Vattier, Odette Joyeux, Fernand Gravey, Jean Ozenne
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Carlotta Films, Jeannic Films
- Editeur vidéo : Carlotta Films, Second Sight Films Ltd.
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 12 juillet 2022 22:15
- Chaîne : OCS Géants
- Reprise: 6 décembre 2017
- Date de sortie : 27 septembre 1950
- Festival : Festival de Venise 1950
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Résumé : Un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou « galantes ». La « ronde » passe de la prostituée au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de famille, et ainsi de suite jusqu’à ce que le cercle soit bouclé…
Critique : Après un exil américain dont on retiendra surtout l’éblouissant Lettre d’une inconnue, Max Ophuls, éternel itinérant, revient en France pour entamer la période la plus riche de sa carrière. Disposant d’un budget confortable, ce faux « film à sketch », adaptation de la pièce d’Arthur Schnitzler, est un bijou d’élégance, dont le caractère licencieux est nuancé par un humour discret et des ellipses ironiques, à l’instar du passage où le meneur de jeu (Anton Walbrook) coupe la pellicule et évoque la censure. Ce personnage de narrateur marionnettiste et de passeur entre les protagonistes, qui apparaît tel un fantôme ou ange gardien tout au long du récit, semble le porte-parole du cinéaste et donne à La ronde une fascinante allure de mise en abyme, que l’on retrouvera dans Lola Montès. La (fausse) simplicité du scénario mettant en avant une succession de couples infidèles s’avère en fait une réflexion désabusée sur la difficulté d’aimer. « La vie pour moi, c’est le mouvement », qui sera la devise de Lola, s’applique ici aux figures de ce théâtre de l’amour.
Tout ce beau ou petit monde est en effet saisi de vertige, du poète fauché (Jean-Louis Barrault) au jeune homme de bonne famille (Daniel Gélin), de la grisette (Odette Joyeux) à la diva (Isa Miranda). Telles les boucles d’oreille de Madame de..., qui poursuivaient une trajectoire hasardeuse avant de revenir entre les mains de sa propriétaire, le trouble amoureux se transmet et revient au point de départ, Léocadia (Simone Signoret) assurant la jonction entre le soldat (Serge Reggiani) et le comte (Gérard Philipe). Ce manège (dés)enchanté (et parfois en chanté) accorde une place de choix à l’émotion musicale, les valses d’Oscar Straus accompagnant les désormais célèbres travellings ophulsiens. Entouré d’une équipe de techniciens hors pair (dont Christian Matras pour la photo), Max Ophuls dirige à merveille son casting de monstres sacrés, dont la délicieuse Simone Simon et surtout Danielle Darrieux : celle qui deviendra sa muse et son actrice fétiche compose un personnage de coquette « superficiellement superficielle » qui préfigure sa future interprétation de Madame de.... Le film obtint le prix du scénario au Festival de Venise 1950 mais devra attendre quelques décennies avant d’être considéré comme une œuvre majeure de son auteur.
– BAFTA Awards 1952 : Meilleur film étranger
– Festival de Venise 1953 : Meilleur scénario - Meilleur décor
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