liens du sang
Le 27 avril 2015
Une petite sœur pour l’été a le ton léger mais l’humeur violente. Encore une fois Oshima malmène les valeurs traditionnelles que sont la famille et la nation.


- Réalisateur : Nagisa Oshima
- Acteurs : Kei Satō, Shôji Ishibashi, Akiko Koyama, Hōsei Komatsu, Hiromi Kurit, Taiji Tonoyama, Lily
- Genre : Drame
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 1h31mn
- Titre original : Natsu no imoto
- Date de sortie : 9 janvier 1974

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"Une petite sœur pour l’été" a le ton léger mais l’humeur violente. Encore une fois Oshima malmène les valeurs traditionnelles que sont la famille et la nation.
L’argument : Adolescente tokyoïte, Sunaoko vient passer l’été à Okinawa, accompagnée de la maîtresse de son père. Elle est en fait à la recherche de son grand frère, Tsuruo, dont elle ne connaissait pas l’existence jusqu’à ce qu’elle reçoive un jour une lettre de lui…
Notre avis : Un petite sœur pour l’été est sorti un an après La cérémonie. Les deux film ont en commun une vision critique de la famille et de la nation. Chez Oshima la famille repose sur des liens qui ne sont jamais vraiment assurés. Les filiations sont impossibles.
- @Oshima productions
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Dans Une petite sœur pour l’été une jeune fille cherche son demi-frère mais à vrai dire elle n’est pas sûr qu’ils ont le même père car la mère du jeune homme avait deux amants au moment de la conception. La jeune fille est accompagnée par un chaperon, une fille à peine plus âgée qu’elle qui est la maîtresse de son père et aussi celle que le frère croit être sa sœur. Cette dernière n’élude rien car elle est attirée par le garçon. Vous suivez ? Quiproquos sous le soleil d’Okinawa : le film a le ton léger des films de Rohmer alors que La cérémonie avait le ton sombre des grandes tragédies. Pourtant le fond est tout aussi critique. En dévoilant les incertitudes sous-jacentes aux sacro-saints liens du sang, Oshima démystifie la famille. Mais il va plus loin. La jeune fille qui cherche son frère vient du continent. Elle débarque à Okinawa pour le retrouver. La rencontre s’avérera plus compliquée que prévue.
- @Oshima productions
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Le film a été réalisé à l’époque où l’île était rétrocédée aux japonais par les américains. Okinawa est un sanctuaire pour le Japon. L’histoire de cette famille décomposée peut être vue comme une métaphore du lien entre l’île et le continent. Oshima, de la même manière qu’il enlève toute valeur de fondement aux liens du sang, enlève cette même valeur aux liens du sol. La charge est rude. Encore une fois, Oshima ébranle les bases mêmes de la société japonaise, sans qu’à aucun moment on n’éprouve la charge pesante d’un réquisitoire. C’est qu’il y a toujours dans son cinéma, un je ne sais quoi qui confine à l’évidence et qui pourtant nous tient en permanence en haleine. Il y a du génie chez Oshima.