Le 31 janvier 2007
L’année commence à peine que s’offre à nous l’un des challengers les plus sérieux dans la catégorie du pire film de 2007. Avec les encouragements de M. Jugnot en plus.
L’année commence à peine que s’offre à nous l’un des challengers les plus sérieux dans la catégorie du pire film de 2007. Avec les encouragements de M. Jugnot en plus.
Le bide est un mystère aux yeux de bien des distributeurs. Nombres de bons films, sortis avec dextérité, dans la bonne combinaison de salles, avec des campagnes de publicité exemplaires, et avec même des critiques élogieuses à l’appui, ne trouvent pas leur public. Le semi-échec français du Parfum par exemple, qui avait tout pour rassembler les foules en est la parfaite illustration.
Mais à côté des déceptions contre nature, certains naufrages s’avèrent prévisibles dès les rushes. Des productions embarrassantes où tout avait été calculé pour toucher le pactole et qui font fiasco. Le cinéma français, en particulier dans le genre de la comédie, en fait ponctuellement les frais. Face à ces situations de crise, les distributeurs avisés rechignent à les montrer à la presse et minimisent la campagne publicitaire. Il est de coutume de faire profil bas pour ne pas s’attirer l’opprobre et le courroux du public. C’est ainsi que l’inénarrable San Antonio avec son casting prestigieux, son budget de plus de vingt millions d’euros s’est retrouvé dans les salles en plein milieu de l’été, sans pub, sans que Lanvin et Depardieu ne fassent la tournée des plateaux de télé (d’ailleurs quelles émissions en été ?!!!). Le résultat au box-office ne s’est pas fait attendre avec moins de 250 000 spectateurs sur la France alors qu’il en fallait au moins 3 millions pour l’amortir au minimum. L’année dernière, la filiale locale de Warner se désespérait de L’entente cordiale, production onéreuse avec Clavier, Auteuil et Jennifer Saunders où tout n’était que laideur et affliction. La date de sortie initialement prévue pour octobre 2005 (l’une des périodes les plus fastes pour ce genre de blockbusters grâce aux sacro-saintes vacances de la Toussaint) se voit repoussée à juin 2006 durant la fête du cinéma. Le public n’est pas dupe et ignore totalement cet affront au bon goût.
Cette semaine voit débouler l’un de ces affligeants navets de luxe qui n’aurait jamais dû voir le jour : L’île aux trésors. Un titre plein de promesse d’aventures rocambolesques, d’exotisme, d’entrain, de rythme... Des stars au sommet de leur célébrité (Jugnot qui profite toujours du triomphe des Choristes, Rouve le moniteur de Nos jours heureux, l’un des champions de l’été 2006, Alice Taglioni, la reine de La doublure) et un budget conséquent de plus de quinze millions d’euros. Tout y est pour faire resplendir le box-office de ce début d’année, et pourtant la consternation est générale face au ratage final d’une envergure rarement égalée. Mais quelle surprise cette fois-ci de voir les comédiens au Virgin Mégastore des Champs-Elysées et sur les plateaux de télé faire la promo de l’innommable chose commise, et surtout d’entendre Jugnot sur France Télévisions (qui a beaucoup investi dans la production) déclarer que son cinéaste, Alain Berbérian, est un grand réalisateur de comédie ! Si Jugnot a eu le courage (l’obligation ?) de défendre le film, n’aurait-il pas pu penser un minimum au public à qui l’on aura délibérément menti dans l’espoir qu’il perde son temps et son argent pour effacer les erreurs d’un monsieur finalement peu talentueux ? Alors, messieurs les comédiens, un minimum de scrupules s’il vous plaît si vous ne voulez pas détourner les spectateurs qui paient encore leur place du chemin des salles alors que beaucoup commencent à s’adonner au téléchargement illégal.
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