Melville, reviens !
Le 28 septembre 2009
Un polar qui cherche à renouer avec les films noirs français des années 1950 mais ne parvient ni à créer de suspense ni à émouvoir.


- Réalisateur : Jacques Bral
- Acteurs : Sagamore Stévenin, Gérard Jugnot, Eddy Mitchell, Pascale Arbillot, Jean-François Balmer, Florence Darel, Géraldine Danon, Maxime Leroux, Anne Roussel, Jean-Michel Dupuis, Xavier Deluc, Pierre Santini
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h35mn
- Date de sortie : 1er mars 2006
Résumé : Pierrot et Georges cambriolent une maison et volent les bijoux que leur a indiqués l’assureur du lieu. Alors qu’ils s’apprêtent à revendre leur butin se tailler ainsi une existence tranquille, tout se met à dérailler et les voilà embringués dans une spirale qu’ils ont du mal à maîtriser.
Critique : Visiblement grand amateur de films noirs, Jacques Bral semble avoir voulu retrouver ici les ambiances des polars français de la grande époque. Pour faire revivre le genre, il nous embarque donc dans une histoire classique de bijoux volés qui, de péripétie en retournement, va faire se côtoyer tous les cadors du milieu, plus quelques autres... Le tout s’accompagne de dialogues censés être percutants à la Audiard et d’un jeu d’acteurs légèrement suranné, du moins pour le rôle tenu par Eddy Mitchell qui tente quelques accents à la Gabin période patriarche. Mais voilà, Mitchell n’est pas Gabin et les dialogues, à l’humour prévisible, tombent la plupart du temps à l’eau, tandis que les répliques "du tac au tac" semblent récitées, comme si les blancs entre chacune étaient les grands gagnants, dans une résistance bressonienne non voulue.
Les plans paysagers, accompagnés d’une musique qu’on croirait d’attente, renforcent cette langueur sans objet et achèvent d’assoupir le spectateur qui, peu à peu, s’enfonce dans une torpeur qu’il finirait presque par aimer, un peu comme un esclavage volontaire ultra moderne, ou comme un dimanche soir devant sa télé. Quelques scènes vers la fin, après la mort du personnage principal, viennent un peu nous réveiller par un décalage humoristique légèrement macabre. Rien de très original, mais qui donne tout de même un aspect loufoque régénérant à l’ensemble. On peut regretter cependant que le thème des divergences générationnelles, ici au sein d’un couple de tueurs séparés de trente ans, n’ait pas donné lieu à un traitement plus poussé, qu’auraient laissé supposer quelques pistes à peine esquissées, montrant la brutalité sans scrupules du jeune tueur face à une humanité plus conciliante chez son aîné. Mais pour que la divergence se fasse vraiment jour, il aurait sans doute fallu que l’émotion puisse émaner du personnage de Georges, ce qui est rarement le cas.
alinea 6 avril 2007
Un printemps à Paris - Jacques Bral - critique
Un sale coup qui tourne mal via la fatalité d’un classique mou et prévisible. Stévenin, avec ses faux airs de Keanu Reeves est bon mais Eddy nettement moins ! C’est lent (voir contemplatif !) mais la fin a le mérite de laisser le doute en suspens. L’actrice P. Arbillot est très caricaturée. Les actions sont bien articulées et le scénario très, très moyen. Un bon point pour la musique jazzy mais ça manque de peps ! Ce film fleure bon les polars des années 70-80 et c’est filmé comme un téléfilm... il devrait plaire aux plus de 50 ans. Bref, je n’ai pas accroché.