Le 13 mai 2023
De Nairobi à Saint-Pétersbourg, cette comédie invraisemblable enchaîne les situations outrées. Le duo d’acteurs fait ce qu’il peut pour sauver l’insauvable.


- Réalisateur : Pascal Chaumeil
- Acteurs : Diane Kruger, Dany Boon, Étienne Chicot, Laure Calamy, Bernadette Le Saché, Alice Pol, Robert Plagnol, Jonathan Cohen, Damien Bonnard
- Genre : Comédie, Comédie romantique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 14 septembre 2023 21:25
- Chaîne : TMC
- Date de sortie : 31 octobre 2012

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Résumé : Pour contourner la malédiction qui anéantit tous les premiers mariages de sa famille, Isabelle a une stratégie pour épouser l’homme qu’elle aime : trouver un pigeon, le séduire, l’épouser et divorcer. Un plan parfait si la cible n’était l’infernal Jean-Yves Berthier, rédacteur pour un guide touristique, qu’elle va suivre du Kilimandjaro à Moscou. Un périple nuptial pour le meilleur et surtout pour le pire.
Critique : Deux ans après L’Arnacoeur, comédie bankable, fondé sur un duo d’acteurs crédible, Pascal Chaumeil s’appuie à nouveau sur l’inépuisable mécanique des sentiments, pour concocter un scénario auquel on ne croit pas une seconde, en dépit de l’estime qu’on a pour Diane Kruger, qui tente une forme de métamorphose à la Katharine Hepburn, et se love dans ce qu’elle croit être une screwball comedy. Mais Chaumeil n’a jamais été Howard Hawks, et l’invraisemblance des situations ne peut engendrer que des scènes outrées (la neutralisation de Jean-Yves dans le cabinet dentaire en est l’exemple le plus probant). Dès la mise en place de la situation encadrante - un repas de Noël où des convives parlent d’amour -, on devine que le film ne sera pas ciselé dans la dentelle des meilleurs comédies hollywoodiennes, d’autant que Dany Boon nous ressert son éternel personnage de benêt bourvilesque, mais sérieux quand il s’agit de parler à son dictaphone (son personnage travaille pour le Guide du Routard). Brièvement, il sera Louis de Funès, lors d’une scène qui constitue évidemment un hommage à la danse hassidique de Rabbi Jacob.
De son côté, Diane Kruger n’est pas à son avantage, parce qu’elle manque clairement de souplesse et de spontanéité, n’a pas cette folie qui caractérise les actrices des meilleures comédies américaines, puisque c’est clairement de ce côté que se dirigent les intentions artistiques de Chaumeil. Même lorsqu’elle se hasarde à saboter l’union avec son encombrant époux, pour divorcer et rompre une malédiction familiale, elle semble peu à son aise. Il faut dire qu’elle n’est pas aidée, les gags misant clairement sur la surenchère de sorte que le film s’en trouve clairement disqualifié (qui peut croire une seconde à la crédibilité d’une scène où l’héroïne se fait passer pour une prostituée auprès de l’ambassadeur de France en Russie, en révélant que son époux est éjaculateur précoce ?). Définitivement plombé par son pitch absurde, la comédie se vautre dans le plus mauvais des vaudevilles, d’une ringardise achevée. Le happy end œcuménique en constitue évidemment une issue anticipable, puisqu’il est précédé d’une nette inflexion sentimentale, péché mignon de la comédie mainstream à la gauloise.