Le 30 janvier 2020
Plombé par une mise en scène atone et des personnages attendus, l’ultime film de Pascal Chaumeil suscite un ennui certain.
- Réalisateur : Pascal Chaumeil
- Acteurs : Romain Duris, Michel Blanc, Gustave Kervern, Alex Lutz, Alice Belaïdi, Thomas Mustin
- Genre : Comédie, Comédie policière
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h37mn
- Date télé : 30 janvier 2020 21:05
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 31 août 2016
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Résumé : Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L’usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers...
Critique : Des dialogues ciselés entre mecs, qui flirtent avec une grande marginalité. Des personnages qui disent nonchalamment des horreurs pour affoler le bourgeois. Cela vous rappelle Bertrand Blier ? Normal : Un petit boulot est, au départ, un film sous influence Buffet froid, sur fond de misère sociale et de solitude morale. Pour son ultime réalisation, le metteur en scène de L’Arnacœur adapte le roman au vitriol de Iain Levison, marche sur les traces d’un polar sarcastique, nourri par la voix off du protagoniste, qui n’apporte rien de plus à la psychologie du héros, tandis que le récit adopte un rythme de croisière plutôt tranquille, évoquant un vieux Lautner dialogué par Audiard. Bref, sous ses apparences de film moderne et immoral, Un petit boulot n’est qu’un épigone du bon vieux cinéma de papa, tel qu’on pouvait le pratiquer il y a une cinquantaine d’années, avec des personnages stéréotypés, auxquels les acteurs, d’Alex Lutz à Romain Duris, en passant par Gustave Kervern ou Michel Blanc, ont du mal à insuffler une vitalité qui mobiliserait le spectateur. Cheminant sur un jeu de l’oie très attendu, où toutes les postures propres à la marginalité se déclinent en meurtres prévisibles, Jacques devient un tueur à gages qui accumule les missions, avec une asthénie routinière. Sa voix fatiguée ne contribue pas à secouer le récit de sa torpeur narcoleptique.
Entre les assassinats, les protagonistes devisent, nantis d’une gouaille prévisible, producteurs égrillards de jurons gaulois, d’images truculentes et de slogans définitifs ("pour l’instant, on pisse et on réfléchit"), le plus souvent dans des pénombres factices. L’histoire finit par franchement tourner en rond, avant de bifurquer vers le feel good movie le plus fade que couronne une morale indigente : "peut-être que finalement le bonheur, c’est quand on ne s’en rend pas compte". Comme l’aveu d’un échec : se trompant d’intention, Un petit boulot change son fusil d’épaule. Mais hélas, trop tard.
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