Le 20 février 2021
A la fil de la guerre de Corée, trois soldats ont l’ordre d’exécuter un pilote coréen qu’ils ont fait prisonnier. Huis clos militaire bien mené, d’où se détache un Kirk Douglas magistral.
- Réalisateur : George Seaton
- Acteurs : Kirk Douglas, Nehemiah Persoff, Robert Walker Jr., Nick Adams
- Genre : Film de guerre, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metro-Goldwyn-Mayer
- Durée : 1h38mn
- Titre original : The hook
- Date de sortie : 16 janvier 1963
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Résumé : Corée, Juillet 1953 : A la veille de l’armistice, un groupe de militaires américains, emmené par le sergent Briscoe (Kirk Douglas), se fait mitrailler par un avion coréen lors d’un chargement de carburant. Il ne restera du groupe que trois survivants, le sergent et deux soldats, Dennison (Robert Walker Jr.) et Hackett (Nick Adams). Si l’avion est abattu, le pilote, sain et sauf, est fait prisonnier. Les quatre hommes sont embarqués sur un bateau civil norvégien, qui leur convoie les fûts de carburant. Le sergent prend ses ordres par radio au QG : le prisonnier doit être exécuté...
Critique : Un homme doit mourir relève plus du huis clos psychologique que du film de guerre proprement dit.
Hormis le début du long métrage, relativement spectaculaire, l’essentiel du récit se déroulera dans la cabine de bateau où les trois militaires et leur prisonnier ont été cantonnés pendant la traversée.
L’ordre est clair : on ne fait pas de prisonnier. Le sergent Prescoe, rompu à la discipline, semble ne pas se poser trop de questions. Sauf qu’il impose à la jeune recrue Dennison d’effectuer le sale boulot. Quant à Hackett, il est tout dévoué à son sergent.
Ayant pris la décision de procéder à l’exécution au lendemain, les trois Américains vont partager leur repas avec le pilote coréen. Même si la barrière de la langue les bloque, ce pilote finira par ne plus représenter un ennemi anonyme à éliminer, mais un homme comme les autres, pris dans une guerre qu’il n’a pas choisie. Le passage à l’acte ne va plus être aussi évident.
Les trois vont passer par plusieurs phases de réflexion. Si Denisson reste campé sur un principe humanitaire en passant outre l’ordre, on comprend que Hackett, redevable à son sergent, n’a aucun choix. Quant à Prescoe, son allure inflexible et intègre va se fissurer petit à petit, et montrer de lui des aspects plus sombres : une certaine lâcheté et une tendance au sadisme.
Si l’aspect théâtral rend un peu mécanique la progression de l’intrigue, il faut souligner l’excellent travail du scénariste Henry Denker qui adapte le roman de Vahé Katcha (*).
Dans une distribution globalement honnête, Kirk Douglas, une fois de plus, s’illustre en imposant son personnage de dur à cuire, pas spécialement aimable, mais bien qu’il s’en défende, rongé par le doute.
La fin est aussi inhabituelle qu’étonnante.
* Váhe Katcha, romancier franco-américain, participera à l’écriture de plusieurs scénarios comme Le casse d’Henri Verneuil (1971) avec Jean-Paul Belmondo et Omar Sharif ou encore Le maître-nageur (1979), tiré de l’un de ses romans, et l’une des deux réalisations de l’acteur Jean-Louis Trintignant.
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