Le 9 août 2022
Un résistant, incarcéré par les Allemands, passe tout son temps à chercher le moyen de s’évader. Robert Bresson propose une variation épurée, minimaliste, mais tout à fait passionnante du film d’évasion.
- Réalisateur : Robert Bresson
- Acteurs : Roland Monod, François Leterrier , Charles Le Clainche , Maurice Beerblock , Jacques Ertaud
- Genre : Drame carcéral
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution, Les Acacias
- Durée : 1h35mn
- Reprise: 5 septembre 2018
- Date de sortie : 11 novembre 1956
- Festival : Festival de Cannes 1957
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Résumé : Dans une voiture de la Gestapo, plusieurs hommes sont menottés. Seul l’un deux, Fontaine (François Leterrier) qui a les mains libres, va tenter de s’échapper lors d’un arrêt. Repris immédiatement, il va être interrogé, torturé, puis incarcéré.
Critique : Le récit, tiré du roman autobiographique d’André Devigny, va minutieusement décrire les petits détails de la tentative d’évasion d’un jeune résistant incarcéré dans une prison gardée par les nazis, projet à priori vouée à l’échec. Dans un premier temps, l’homme ne connaît pas sa sentence, mais va immédiatement réfléchir à la manière de sortir de la prison. Les seuls moments de contacts avec les autres détenus se font par des échanges de petits coups sur les murs, ou par de rares paroles partagées lors de la toilette commune dans les sanitaires surveillés par un gardien qui impose le silence.
C’est d’abord avec une épingle, puis avec une cuillère à soupe que le détenu va tenter de démonter une planche de sa porte de cellule.
La seule fois où il sera conduit à l’extérieur sera pour une convocation à la kommandantur où il apprendra sa condamnation à mort. Cela ne fera que renforcer sa détermination à tenter une évasion.
- © 1957 NEF - Nouvelles Éditions de Films, Gaumont.
La mise en scène de Robert Bresson s’attache aux petits gestes, aux bruits de la prison, prédominants dans la construction du récit : clés, portes, menottes, paroles étouffées... Le cheminement de la pensée de Fontaine est rendu d’une manière atone par sa voix en off où ne perce aucune émotion.
Encore une fois interprété principalement par des non-professionnels, le film, au ton neutre, s’avère passionnant, distillant un réel suspense, tout en donnant à la tentative d’évasion un côté mystique typique du cinéma de Bresson.
La façon dont on suit les "travaux" fastidieux, répétitifs et ingrats de Fontaine, se retrouvera dans une mise en scène moins radicale, mais non sans résonance, dans le dernier film de Jacques Becker, Le trou, tourné quatre ans plus tard, qui raconte lui aussi une tentative d’évasion, mais cette fois de tout un groupe de détenus de droit commun.
François Leterrier, le jeune inconnu qui interprète le rôle principal, deviendra par la suite cinéaste, très loin de l’univers de Bresson, passant du drame (La chasse royale 1969) à la comédie pure (Les babas-cool 1981).
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