Le 19 avril 2021
Un cinéma en quête de poésie nous immerge dans une série d’études approfondies sur les possibilités poétiques du cinéma.
- Auteurs : Nadja Cohen, Alexander Dickow, Jérôme Dutel, Célia Jerjini, Nathalie Mauffrey, Philippe de Vita, Sémir Badir, Jean-Baptiste Renault, Louis Daubresse, Mélissa Mélodias
- Editeur : Les Impressions Nouvelles
- Genre : Essai, Cinéma
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 4 mars 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Sous la direction de Nadja Cohen, de nombreux auteurs analysent et décortiquent comment le cinéma peut être poésie, parler poésie et être perçu comme poésie. Qu’il soit poétique par sa manière de montrer les choses, ou bien parce qu’il parle ouvertement de poésie et de poètes, qu’il le soit par l’image même ou par son sens, le cinéma est une porte ouverte vers la poésie. C’est ce que ces différentes articles veulent montrer en se penchant sur des œuvres et des cinéastes variés.
Critique : Ce recueil d’études se fonde sur quatre parties. La première est irriguée par deux questions : le cinéma poétique, qu’est-ce que c’est ? Comment les auteurs et les critiques parlent-ils de poétique du septième art ?
En explorant des œuvres aussi variées que Le Quai des brumes de Marcel Carné, la filmographie d’Agnès Varda ou des courts-métrages, plusieurs universitaires se penchent sur la question, et sur la perception et le sens qu’on veut nous donner du cinéma poétique.
La deuxième partie s’intéresse aux procédés. Ce genre littéraire porté à l’écran se résume-t-il à la métaphore visuelle ? Bien sûr que non. Et, pour en témoigner, sont appelés à la barre Raoul Ruiz, Jean Cocteau ou encore Tarkovski. Ces analyses passionnantes nous montrent comment un réalisateur peut passer la frontière du poétique pour nous emmener ailleurs, parfois l’espace d’une scène, d’un motif, ou d’un film entier.
La troisième partie se penche sur le rapport entre poésie et réel au cinéma. Par les écrits et les films des réalisateurs composant le "groupe cinéma italien", par la vision du monde de Béla Tarr ou la caméra dansante de Marie Menken, apparaissent des formes de poésie particulière, rattachées au réel mais qui, en même temps, nous en détachent.
Le quatrième et dernier segment s’attarde sur les films qui évoquent des poètes. Ce cinéma parvient-il à être poétique en soi ? Richard Dindo, qui a réalisé des documentaires sur Basho et Rimbaud, Marina Spada, dans son film Poesia che mi guardi sur Antonia Pozzi ou encore Jim Jarmusch, avec des films comme Patterson, sont étudiés en profondeur. Comment ces réalisateurs font-ils davantage naître la poésie par leur approche et leur manière de traiter leur sujet que par les auteurs auxquels ils s’intéressent ?
Ce recueil est une vraie compilation d’idées, de références, de découvertes, et pourtant des influences communes émergent d’un texte à l’autre, comme celles de Victor Chklovski ou Jean Cocteau.
L’angle privilégié par les articles qui leur sont consacrés suscite l’envie de voir ou revoir des films, et de lire certains volumes de la bibliographie fournie, placée à la fin de chaque étude. Et on pense à la poésie, bien sûr. Finalement, on n’est plus vraiment sûr de savoir ce qu’est effectivement cet art, même à l’écrit : vers libre, vers rimé, vers scandé, proche du réel, totalement abstrait, beauté des mots sans signification ou signification hermétique de mots agencés ? Qu’importe. Les spécialistes gloseront sur le sujet alors que nous, nous nous repaîtrons tranquillement de mots et d’images, de vers et de films, pour nous laisser emmener ailleurs, pour y trouver cette évanescence futile, ce moment suspendu, cette pause inutile, ce regard qui voit ailleurs.
Un cinéma en quête de poésie est un livre passionnant, plein de ressources. Mais son titre n’est pas forcément le plus adapté. Car le cinéma dont on nous parle a trouvé sa poésie, il n’est plus à sa recherche. Il la partage avec nous, et nous y sommes réceptifs - ou pas -. Dans notre monde high-tech, pressé, pressurisant, où notre attention s’éparpille à droite et à gauche, sur une multitude d’écrans pas toujours synchronisés, la vraie question est peut-être de savoir si nous sommes encore en quête de poésie...
416 pages- 28€
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