Un chic type - La critique

Un petit film norvégien sympathique et fort bien interprété qui dose un peu trop bien l’humour et l’émotion mais contient de jolis moments contemplatifs.

L’argument : A peine sorti de prison, Ulrick tente de se réinsérer.
Il n’a pas d’ambition particulière, il veut juste prendre un nouveau départ.
Mais entre son ex patron mafieux, sa logeuse qui le harcèle sexuellement, son fils qui ne veut pas le voir et bien d’autres péripéties, Ulrick a du mal à trouver sa place.
C’est un chic Type.... Mais jusqu’à quel point ?

Notre avis : Les occasions de voir des films en provenance de Norvège étant plutôt rares, on ne peut que saluer l’initiative de distribuer chez nous cette comédie venue du froid. Car En ganske snill mann nous plonge dans une ambiance hivernale remarquablement captée par la photo signée Philip Øgaard.

Si l’environnement naturel est hostile, les êtres humains que croise le héros, un type sympa entre deux âges tentant sa réinsertion dans la vie normale après douze ans passés en prison, ne respirent pas non plus la joie de vivre et la bonne humeur. Ils sont même tous assez pitoyables, à commencer par le chef de gang mafieux minable qui se la joue avec sa Mercedes plus toute fraîche et son acolyte souffre-douleur.
Le réalisateur résume son film ainsi : C’est un peu compliqué d’être un être humain entouré de nazes. Et il faut dire que les personnages, plus paumés les uns que les autres, sont gratinés. De la logeuse revêche et frustrée qui lui concocte des petits plats en échange de services sexuels à la secrétaire battue par son ancien mari légèrement psychopathe en passant par l’ex-femme aigrie, ces dames ne sont pas gâtées par le scénario du danois Kim Fupz Aakeson, mais les messieurs ne sont pas mieux lotis.

Heureusement, les interprètes, tous excellents, arrivent à donner vie et individualité à ces trognes qu’il nous semble avoir déjà vues ailleurs. Quant à l’acteur suédois Stellan Skarsgård, familier de Lars von Trier, il manie fort bien l’underplaying et donne au protagoniste un poids de vécu qui le rend fort attachant.
Le film, souvent drôle, est handicapé par son scénario qui dose un humour quelque peu répétitif et une émotion franchement téléphonée (l’accouchement de la belle fille dans la voiture) avec plus de métier que de vraie sensibilité. La musique entraînante cherche artificiellement à donner à l’ensemble un semblant de rythme et d’allégresse. Mais la mise en scène de Hans Petter Moland sait ménager quelques beaux moments qui échappent au savoir faire plan-plan qui la caractérise le plus souvent, en particulier dans la scène d’ouverture, avec le gardien de prison qui offre une bouteille à Ulrik et l’invite à ne pas se retourner, et dans celle de clôture qui montre deux hommes fumant côte à côte en attendant la venue du printemps.

Tout cela ne suffit pas à rendre le film inoubliable mais ce Chic type dégage quand même un certain charme tranquille qui le rend bien sympathique.

La bande-annonce : ICI