Dans la tête du spectateur
Le 12 juillet 2020
Fallait-il vraiment réveiller les années 90 pour réaliser un seul méga-légume synthétique, bâti à la gloire du cool mono-neuronal ?


- Réalisateur : Baltasar Kormákur
- Acteurs : Denzel Washington, Mark Wahlberg, Edward James Olmos
- Genre : Comédie, Action, Nanar
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h49mn
- Date télé : 12 juillet 2020 21:05
- Chaîne : TF1
- Titre original : Two Guns
- Date de sortie : 25 septembre 2013

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Bobby et Stig passent tout leur temps ensemble et mouillent dans des affaires très louches. Ils ne le savent pas, mais ils appartiennent tous les deux à des agences gouvernementales qui leur ont demandé d’infiltrer un réseau de trafiquants de drogue. Lorsqu’un casse auquel chacun participe pour coincer l’autre tourne mal, Bobby comme Stig sont lâchés par leurs hiérarchies respectives. Ils découvrent qu’ils ont été manipulés… Désormais, tout le monde veut les voir en prison, ou encore mieux, morts. Ils ne peuvent plus compter que l’un sur l’autre, et malheureusement pour ceux qui veulent leur peau, à trop jouer les malfrats, ils ont pris de mauvaises habitudes…
Critique : La recette est simple, et avec un peu d’astuce, vous pouvez parfaitement la réaliser chez vous : choisissez tout d’abord un duo de francs-tireurs Ebony and Ivory, tissez entre eux une belle relation amour/haine, ajoutez des vannes rectales, des fusillades pleines de small talk, des narcotrafiquants, des flics pourris et des bourreaux, puis saupoudrez le tout d’une indispensable pluie de dollars, avant de servir tiède. Voilà, vous venez d’écrire Two Guns, comédie d’action à la bourre et grand hommage à Shane Black, qui n’avait rien demandé à personne et souhaiterait certainement qu’on cesse de produire pareilles choses en son nom.
Cela dit attention, derrière Two Guns, il n’y a pas qu’un scénario indigent et capillo-tracté, des gunfights formatés, des acteurs en roue libre, 450 scènes d’interrogatoire pour créer de la tension et des sorties de bagnoles uniquement filmées au ralenti. Non, il y a aussi un coup de génie, une mise en abyme admirable d’imbécillité qui synthétise l’ambition du film et sa vision du genre : un money shot (c’est-à-dire le plan le plus cher du film) inondé d’argent liquide. Voilà, c’est à peu près tout. Mis à part ça, vous avez déjà vu ce film sans le savoir - puisqu’il tente d’agréger vingt ans de navets en un seul méga-légume bâti à la gloire du cool mono-neuronal - et à moins que vous souhaitiez vraiment voir Denzel Washington fournir sa prestation badass minimale, ou Mark Wahlberg polluer le coffre d’une voiture avec un pet mal senti, votre temps est bien trop précieux pour être consacré au visionnage de cette chose. Restez chez vous, et finissez tranquillement GTA V, parce que le monde va mal : Kormákur a le droit de tourner, et John Mc Tiernan est en prison.